La banque publique d’investissement active des mesures de soutien exceptionnelles pour aider les entreprises impactées par la pandémie. Les PME pourront souscrire des prêts jusqu’à 10 millions d’euros.

Le gouvernement travaille sur un plan de relance pour contrer, ou au moins circonscrire, l’impact financier de l’épidémie de Covid-19 sur l’économie. En attendant, les institutions publiques ne restent pas les bras croisés. Bpifrance est à pied d’œuvre depuis plusieurs jours pour soutenir en urgence les entreprises. Ce weed-end, la banque publique d’investissement a présenté des mesures exceptionnelles.

Son patron, Nicolas Dufourcq, estime nécessaire de mettre en place un « pont aérien de cash », a-t-il déclaré au micro de France Inter. Son institution propose un prêt sans garantie sur trois à cinq ans de 10 000 à 10 millions d’euros pour les PME, et plusieurs dizaines de millions d’euros pour les ETI, avec un « différé important de remboursement ».

Échéances reportées 

En outre, les paiements des échéances des prêts accordés par Bpifrance sont suspendus à compter du 16 mars. L’établissement mobilisera toutes les factures des entreprises et y ajoutera un crédit de trésorerie de 30 % du volume mobilisé. Il est rappelé aux PME et ETI qu’elles peuvent demander un report des échéances fiscales et sociales ainsi que des remises d’impôts.

Outre le cash octroyé directement, Bpifrance renforce son rôle de pont entre les entreprises et les établissements financiers. Elle garantit auprès des banques 90 % des prêts accordés sur trois à sept ans ainsi que 90 % des découverts si ces derniers sont confirmés pour douze à dix-huit mois. Cette facilité est désormais accessible aux ETI. « Les entreprises expriment leurs demandes à leur banquier ; le banquier fait sa propre analyse du sujet, accorde un prêt et sollicite une garantie auprès de Bpifrance. Et nous, on prend l’engagement en cinq jours ouvrés de donner notre réponse », précise Georges Planes, directeur de l'animation du réseau de l’institution publique.

Ce plan « permet d’injecter 3 milliards d’euros de crédit dans l’économie française », selon les calculs de Nicolas Dufourcq, qui se dit prêt à « passer à 6, 7, 8 ou 9 milliards » s’il le faut. Le directeur général de Bpifrance se veut toutefois rassurant, soulignant le caractère temporaire de cette crise et la nécessité de raison garder pour ne pas l’alimenter. « Si les psychologies ne flanchent pas, si on ne rentre pas dans une sorte de complexe dépressif collectif (…), ça repartira », affirme-t-il. Prenant l’exemple de la Chine qui est « en train de repartir ».

Olivia Vignaud

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