Blackline, leader mondial de la digitalisation de la finance et de la comptabilité d’entreprise, et Censuswide, cabinet d’études indépendant, ont présenté les résultats de leur étude sur les attentes et pratiques de 101 investisseurs institutionnels français. Ceux-ci comprennent des sociétés gérant au moins 100 millions de dollars, comme les banques commerciales, compagnies d’assurance, fonds spéculatifs, sociétés d'investissement immobilier cotées (SIIC) et banques de conseil en investissement. Présentation des résultats de l’étude.

Ainsi, pour 48 % des investisseurs les décisions sont en premier lieu guidées par les prévisions de croissance financière de l’entreprise et, pour 43 %, par les tendances nationales ou internationales du marché, contre seulement 32 % pour les prévisions du secteur d’activité. A contrario, les intentions d’investissement sont freinées par des ajustements après reporting pour 36 % des sondés. La fraude financière (31 %), le flou qui entoure le rôle des dirigeants (29 %) et le recours à la comptabilité « créative » (28 %) arrivent aussitôt après. Ces méthodes légales de mise en valeur comptable sont utilisées par les entreprises de manière récurrente pour 88 % des investisseurs, et occasionnellement pour 12 % d’entre eux.

La défaillance des contrôles pousserait 22 % des investisseurs à ne pas investir, 24 % à investiguer en profondeur, 26 % à recommander des changements à l’équipe dirigeante ou 29 % à les imposer. Une fois au capital, les erreurs de reporting risqueraient de faire se désengager 55 % des investisseurs, de défaire le lien de confiance pour 55 % d’entre eux ou pour 57 % de les pousser à en chercher les responsables. Le PDG est également le principal incriminé par ces impairs pour 81 % des investisseurs, contre seulement 21 % qui mettent en cause le DAF et 14 % respectivement les comités d’audit et les conseils d’administration.

Malgré deux constats sévères sur la comptabilité « créative » ou les erreurs de reporting, 65 % des investisseurs se fient aux rapports et 28 % le font dans une certaine mesure. Leur vigilance pèse alors sur les risques de fraude interne à 54 %, la transparence des déclarations financières (52 %) ou les procédures de contrôle (46 %). La frustration des investisseurs survient en l’absence de communication en temps réel (47 %), en cas d’opacité des responsabilités internes (42 %) et en l’absence d’analyse interne des résultats financiers (40 %). Alors que 92 % des sondés concèdent avoir confiance en l’économie, ils sont paradoxalement autant à craindre une période de récession mondiale au cours des 12 à 18 prochains mois. Sur la même période, 85 % des investisseurs craignent une augmentation des fraudes d’envergure dans les grandes sociétés, des fausses déclarations pour 88 %, et de la comptabilité « créative » pour 89 %.

Si le potentiel à venir de l’IA est reconnu par 52 % des investisseurs, 48 % pensent la technologie insuffisamment avancée pour répondre aux besoins de la finance.

Baptiste Delcambre

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