Étude jeune et dynamique, R&D Notaires accompagne institutions bancaires, entrepreneurs et grandes fortunes. Convaincu du rôle central du notaire, Julien Rémusat nous livre sa vision d’un secteur en pleine évolution.

Décideurs. Comment percevez-vous l’environnement du notariat aujourd’hui ?

Julien Rémusat. Notre métier est à la croisée des chemins. Il est nécessaire d’apporter un certain dynamisme dans notre approche du métier et du rôle du Notaire, tout en préservant l’aspect traditionnel qu’il ne faut ni laisser de côté, ni regretter. Par ailleurs, l’identité de chef d’entreprise du notaire est amenée à prendre de plus en plus d’envergure compte tenu des nouvelles formes sociales permettant l’exercice de la profession, de la création de groupe d’études et de synergies toujours plus fortes avec les autres métiers du droit. C’est à mon sens l’un des principaux axes de développement de notre métier. En effet, par tradition, le notaire a une mission de quasi-service public, en sa qualité de garant de l’égal accès au droit. Néanmoins, il doit s’adapter à son univers, la société moderne, avec notamment la transition numérique. On observe l’émergence d’une nouvelle génération de notaire, dont nous faisons partie, qui demande l’automatisation des tâches répétitives à faible valeur ajoutée et la professionnalisation toujours plus fortes sur des aspects du métier pour un service toujours de meilleur qualité.

La qualité et le statut du notaire associé revêtent donc une importance particulière dans un univers en plein changement…

Je suis très favorable au statut de notaire, car toutes les personnes qui ont réussi le parcours du Diplôme Supérieur du Notariat doivent pouvoir bénéficier ; à mon sens, du titre de notaire. La question du notaire associé a été profondément remise en cause par la création des notaires dits « Macron ». En réalité, ces nouveaux notaires devront redoubler d’effort. Leur arrivée devant se concrétiser en une augmentation du volume de service et non un partage des volumes existants. Il leur sera difficile dans un premier temps d’arriver à rendre rentable leur activité devant leur objectif commun qu’est la constitution d’une clientèle. Comme je vous l’ai indiqué le rôle du Notaire associé me semble aujourd’hui de plus en plus proche du chef d’entreprise classique, le titre de Notaire rappelant quant à lui avant tout la spécialisation et l’exercice du métier en lui-même. À mon sens, une grande partie de ces études devront s’agréger à des structures historiques en apportant certainement un dynamisme dans la nomination de notaires salariés voir associés. Le notariat restant bien entendu un métier d’avenir !

Comment vous travaillez avec les autres professions juridiques ?

Nous ne sommes pas dans un affrontement quelconque avec les autres professions du droit., Au contraire, nous serons de plus en plus unifiés. Aussi bien capitalistiquement parlant, que dans la pratique de nos métiers. Cela se retrouve d’ailleurs déjà dans les diplômes, qui à l’origine ont tous le même socle. Nous travaillons aujourd’hui de concert avec de nombreuses professions tant du droit et du chiffre avec toujours le même objectif : le meilleur service possible.

Quelles valeurs vous semblent particulièrement importantes ?

Nous sommes attachés à trois critères principaux : la réactivité, le fond et la forme. La réactivité, parce que c’est un peu le défaut de nos professions de ne pas savoir se rendre plus joignable et répondre de manière efficace et rapide, dans un monde numérique d’instantanéité. Le fond, car c’est évidemment le cœur de notre métier et nous devons être irréprochables sur ce point, la plus grande spécialisation de tous est la clé de notre réussite commune. Puis la forme, parce que nos clients méritent que nos actes et que l’ensemble des prestations réalisées soient irréprochables.  Enfin, n’oublions pas le talent, pour représenter au mieux notre profession !

Quels ont été vos principaux sujets d’occupation en 2018 ?

Le sujet majeur, qui occupe tous les esprits, est la transmission d’entreprise. En effet, une grande majorité des PME et ETI françaises vont voir leur dirigeant s’éloigner au profit d’une nouvelle génération, avec des sujets de transmission du capital de l’entreprise. Il est très vraisemblable qu’en plus des opportunités fiscales, déjà nombreuses, émergent de nouvelles possibilités d’innovation sur lesquelles nous sommes très vigilants.

Propos recueillis par Yacine Kadri

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