L’investissement responsable concilie performance financière et impacts positifs sur la société et sur l’environnement. Il offre ainsi la possibilité de faire fructifier son épargne en privilégiant des entreprises vertueuses. Contrairement aux idées reçues, ces placements sont aussi performants que les autres.

Par Edouard Petitdidier, associé fondateur, Allure Finance

 

Une gestion privée responsable est une gestion privée qui intègre le concept de développement durable à son processus d'analyse et à ses propositions d'investissement. Elle ajoute ainsi à l’analyse financière traditionnelle une dimension extra financière grâce à l’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

L’investissement responsable est lié à deux impératifs : améliorer, d’une part, la contribution de la finance à la croissance responsable et à la limitation du réchauffement climatique ; renforcer, d’autre part, la stabilité financière des entreprises en prenant en compte ces critères dans les décisions d’investissement.

Des investisseurs de plus en plus attentifs

Le réchauffement climatique, la pollution, l’exploitation des salariés sont autant de préoccupations pour les investisseurs finaux, de plus en plus attentifs aux respects des standards environnementaux, sociaux et de gouvernance. Le but recherché est donc de concilier les intérêts privés et l’intérêt général.

Pour sélectionner les entreprises, l’investisseur responsable se fonde sur des données financières (niveau des profits, évolution attendue, solidité, …) mais également sur des éléments extra-financiers, afin de ne pas s’arrêter au seul compte de résultat. En pratique, l’investissement responsable prend souvent la forme de fonds collectifs dans lesquels les gérants choisissent des titres et des valeurs en fonction de l’ensemble de ces critères.

Un processus de sélection rigoureux

La sélection, pour nous allocataires, de produits responsables proposées par les sociétés de gestion doit suivre un processus de sélection rigoureux et doit être pertinent dans les cinq domaines d’analyses ci-dessous :

1. La qualité de l’intégration de l’ESG dans le processus d’investissement : il convient de vérifier que les critères utilisés sont bien adaptés à chacun des secteurs analysés, que le filtre ESG appliqué est suffisamment sélectif ou encore qu’il existe un audit permettant de s’assurer de la bonne application du filtre

2. Les transparences de la méthodologie et des investissements : la société de gestion doit communiquer sur demande l’intégralité de la composition de son portefeuille et son processus de sélection extra-financier

3. La politique de vote et les démarches d’engagement : la société doit voter aux assemblées générales pour représenter les porteurs de parts et être capable de montrer qu’elle cherche à dialoguer avec les acteurs afin de les inciter à améliorer leurs pratiques ESG

4. Les exclusions opérées : les entreprises considérées comme controversées doivent être exclues

5. Les responsabilités de la société de gestion : il est aussi important de voir si la société de gestion favorise bien l’utilisation des informations ESG par tous ses gérants, publie bien aussi un rapport RSE qui donne alors l’ensemble des pratiques mises en place dans l’entreprise dans le but de respecter les principes de développement durable.

Les résultats de ces ajouts permettent d’orienter les choix et propositions d’investissement vers des fonds et donc des acteurs (entreprises, états, sociétés de gestion) de qualités capables de créer de la valeur de manière durable et de générer des impacts positifs pour ses parties prenantes.

Les investisseurs institutionnels sont déjà très engagés dans la finance responsable, en revanche les banques, acteurs de la gestion privée et le grand public sont encore peu familiers avec cette notion. Il s’agit d’un véritable enjeu sociétal et économique pour les années à venir et nous, professionnels du patrimoine, avons un rôle prépondérant à jouer dans la démocratisation de cet univers d’investissement.

Concilier motivations personnelles et enjeux sociétaux

En termes d’épargne, l’investissement responsable semble être le trait d’union parfait pour concilier motivations personnelles et enjeux sociétaux. Les Français, toutes générations confondues, partagent des valeurs communes. Ils sont aujourd’hui peu familiers avec cette notion de finance responsable, mais convaincus de ses enjeux et sensibles aux investissements responsables. Cependant, ils n’ont pas tous les mêmes projets, ni les mêmes besoins, au même moment. Leur choix, notamment en matière de patrimoine, sont influencés par leur histoire, leur entourage qui les conseille et les accompagne.

« L’offre de fonds responsables est aujourd’hui diversifiée et de qualité »

L’offre de fonds responsables s’est bien développée, elle est aujourd’hui diversifiée et de qualité. La raison est simple, les fonds responsables ont en effet tendance à régulièrement surperformer les fonds traditionnels car les entreprises dans lesquelles ils investissent sont souvent :

1. Plus compétitives, elles génèrent des rendements supérieurs et versent des dividendes plus élevés

2. Mieux gérées, elles s’exposent à des risques faibles d’incidents extrêmes opérationnels ou financiers

3. Moins sensibles aux risques systémiques, elles exigent un coût du capital plus faible et donc se payent plus cher.

Le fait d’analyser des critères extra-financiers peut permettre aux gérants d’anticiper des risques majeurs, comme par exemple un procès retentissant pour des dommages environnementaux causés par une entreprise négligente ou encore une longue grève du personnel en raison d’une politique sociale discutable. En excluant de telles sociétés, ou en en réduisant le poids, les gérants peuvent souvent améliorer la qualité de leur portefeuille.

Nous pouvons maintenant facilement proposer à nos clients une alternative responsable performante aux placements traditionnels. Ils peuvent alors, avec nos propositions d’investissement, détenir facilement ces solutions dans un compte-titre, un plan d’épargne en actions (PEA), un contrat d’assurance-vie ou encore dans un contrat de capitalisation. Notre rôle de conseil, nous gérants privés, est donc central dans le développement et la démocratisation de cette finance responsable.

 

À propos de l’auteur :

Edouard Petitdidier est associé fondateur d’Allure Finance. Multi-family office spécialiste de la gestion privée, Allure Finance accompagne aussi bien les personnes physiques que les sociétés dans leurs projets d’investissement. La société accompagne ses clients dans le temps et apporte son expertise et ses solutions sur mesure, qu’ils souhaitent développer, préserver ou transmettre leur patrimoine.

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