Alors que le gouvernement ne semble pas revenir sur sa décision concernant le statut des cheminots, la question de la dette, de presque 50 milliards d’euros, reste floue. Il pourrait s’en servir pour faire pression sur la direction du groupe.

Trois jours après le début de la mobilisation des cheminots, la réforme engagée reste toujours aussi imprécise. Au-delà de leur statut, la question de la dette de SNCF Réseau inquiète. Elle augmente en moyenne de 2 milliards d’euros chaque année et atteindra bientôt les 50 milliards. Malgré la baisse des taux, les seuls intérêts de la dette représentent 1,5 milliard d’euros d’intérêts par an.

Contreparties

Parmi les solutions envisagées, la reprise de cette dette par l’État. Mais cela représenterait deux points de PIB de dette publique supplémentaire. La France risquerait de repasser au-dessus des 3 % de déficit public. Pourtant le Premier ministre ne clôt pas le débat, il assure que le gouvernement assumera ses responsabilités « dès lors que la SNCF aura contribué ». Edouard Philippe attend des « contreparties extrêmement claires, et qui transforment le fonctionnement opérationnel de l’entreprise ». Une demande qui relève du chantage pour Philippe Martinez. Le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) estime que « le gouvernement s’entête » et qu’il « recherche l’épreuve de force et refuse la discussion ».

Malgré l’instabilité des arbitrages, le scenario primant est celui de la reprise partielle de la dette à hauteur de 35 milliards d’euros maximum. Une structure serait créée pour transférer le reste de la dette, celle-ci resterait donc dans le groupe mais n’empêcherait pas le changement de statut d'Établissement public, en société à capitaux publics.

Morgane Al Mardini 

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