Après la diffusion de fausses informations durant l’élection américaine de 2016, le célèbre réseau social est de nouveau dans la tourmente avec le scandale de Cambridge Analytica. Si le jeune P-DG présente ses excuses au nom de Facebook, les mesures prises par Marck Zuckerberg sont peu convaincantes.

Accusé d’avoir exploité les données de cinquante millions d’abonnés Facebook à leur insu et de les avoir utilisées pour influencer les dernières élections présidentielles américaines, la société de conseil Cambridge Analytica entraîne le deuxième site Web le plus visité au monde dans une crise majeure. De plus en plus inquiets quant à l’utilisation de leurs données privées, les utilisateurs menacent pour la première fois de boycotter la société américaine. Près de deux semaines après le début du scandale, le hashtag delete facebook n’a toujours pas disparu. Plus inquiétant, les annonceurs menacent de revoir leurs investissements à la baisse si rien n’est fait. L’organisme britannique Incorporated society of British Advertisers (ISBA) réclame de vraies garanties, sans lesquelles le nombre d’investissements publicitaires risquerait de dégringoler. Résultat, le cours de l’action est passé de 185 dollars à 165 dollars en seulement dix jours, soit une chute de près de 11 %.

Un modèle économique sur la sellette ?

Dans la tourmente, Mark Zuckerberg préfère jouer la carte de l’honnêteté et admet ses erreurs. Des mesures correctives ont également été annoncées. Le réseau social promet notamment de passer au crible les sociétés ayant eu accès aux données des utilisateurs avant les restrictions de 2014. Ces dernières consistaient à restreindre l’étendue des informations auxquelles les développeurs avaient accès jusque-là, en fermant l’accès aux profils des amis. Depuis, si un développeur refuse de coopérer ou est concerné par de telles accusations, il sera « banni ». Enfin, l’accès aux données personnelles leur sera supprimé lorsque l’utilisateur ne s’est pas connecté depuis trois mois et dans ce cas, elles seront dorénavant limitées au nom, à la photo et à l’adresse mail.

Cela sera-t-il suffisant ? Facebook n’en est pas à son premier scandale. La diffusion de messages politiques et de fausses informations par des agents russes qui auraient utilisé le réseau durant l’élection présidentielle américaine de 2016 avait déjà fait polémique. Cette succession d’affaires suscite des doutes quant à la capacité du réseau social à préserver la confiance de ses abonnés. Pourtant, pour Mark Zuckerberg, pas question de changer son modèle, basé sur un service gratuit en échange d’un ciblage publicitaire. D’après le P-DG, la société est bien trop implantée dans les habitudes des usagers pour que ces événements aient un impact durable sur le nombre d’abonnés.

Morgane Al Mardini 

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