Quelques jours après les élections italiennes, le grand gagnant reste l’incertitude. La plupart des observateurs s’accordent quant au doute qui plane autour de l’issue des élections transalpines. Néanmoins, les points de vue divergent quant aux effets où à l’attitude qui doit être adopté face à cette réalité.

Le principal étonnement tient en ce que 54,5 % des voix se sont portés sur des partis radicaux, M5S et Lega. La montée en puissance de ces deux partis, eurosceptiques, font se dresser des vents contraires.

Des gérants optimistes mais prudents

Hervé Goulletquer, stratégiste de la direction de la gestion à la Banque postale se veut pragmatique face aux éléments factuels. Ces élections sont le reflet d’un mécontentement italien vis-à-vis de la classe politique, mais dont les effets ne peuvent être réellement anticipés. Selon Hervé Goulletquer, « une alliance entre eux (les partis) est peu probable ». Les issues possibles se réduisent donc à deux : soit un gouvernement dirigé par une « personnalité au-dessus des partis », soit la reconnaissance d’un blocage et donc de nouvelles élections.

Pour Nadège Dufossé, responsable de l’allocation d’actifs chez Candriam IG, le constat est plus tranché. En effet, les résultats étaient largement anticipés et c’est la raison pour laquelle « les marchés sont peu affectés pour l’instant », la perception du risque politique en Europe est restreinte, mais la prudence reste de mise. Le plafonnement de l’étalement de la dette italienne pour les mois à venir peu néanmoins être l’une des conséquences des élections italiennes. Ainsi, la maison demeure prudente en recherchant la neutralité. Son « exposition aux actions a été réduite via la vente d’actions de la zone euro la semaine précédente ».

Selon Adrien Pichoud, chef économiste chez SYZ Asset Management est probablement le plus optimiste en estimant que « l’impact est positif pour l’obligataire européen ». La période d’incertitude que connaitra l’Italie n’est pas inédite, néanmoins une hypothétique coalition refroidit le marché. La maison avance que le marché obligataire européen serait impacté de façon positive. La BCE serait contrainte à la prudence pour éviter l’élargissement des spreads entre États. Le manque de probabilité de la formation d’un gouvernement antieuropéen, rendrait donc selon le gestionnaire d’actif les résultats favorables aux obligations européennes.

Mardochée Heymann

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