Confrontés à la chute des rendements obligataires, les investisseurs doivent faire preuve d'inventivité pour trouver de nouveaux gisements de performance. La gestion de performance absolue est-elle une solution crédible ? Pour le gérant de DNCA, la réponse ne fait aucun doute.

Décideurs. Comment expliquez-vous le succès de la gestion de performance absolue ?

Les investisseurs obligataires se trouvent actuellement dans une configuration de marché qui n'a jamais été aussi tendue. Les rendements offerts par les titres de dette  sont de plus en plus faibles. Or il n'existe que peu d'alternatives à ce marché qui concentre par ailleurs des montants considérables. La gestion de performance absolue fait figure de solution alternative en ce qu'elle vise, par nature, à délivrer une performance positive chaque année.

Nos positions longues ont un poids relativement proche de nos positions short

 

La gestion de performance absolue a également la caractéristique de présenter une volatilité très faible. Comment parvenez-vous à la maîtriser ?

L’une des principales caractéristiques de notre gestion est d'avoir une exposition nette limitée. En d'autres termes, nos positions longues ont un poids relativement proche de nos positions short. Si vous respectez ce cadre, vous supprimez la part de volatilité liée aux variations du marché. C'est cet élément qui permet d'amoindrir fortement la volatilité et c’est dans ce cadre que nous cherchons à construire notre performance. Nous nous battons donc contre un indice reflétant un taux sans risque (Eonia) et non pas contre des indices de marchés actions, beaucoup plus volatiles.

 

Quels sont les éléments qui contribuent à la performance ?

Notre équipe de gestion s’appuie sur une finance fondamentale. Nous allons à la rencontre des sociétés et traitons un l’information recueillie afin d'en tirer des conclusions boursières. C'est cette recherche d’histoires d'entreprises qui génère de la performance, plutôt qu'une exposition à la direction du marché.

Les marchés actions nous semblent toujours en partie des dérivés de l'environnement obligataire

 

Quels thèmes d'investissement privilégiez-vous ?

Les marchés actions nous semblent toujours en partie des dérivés de l'environnement obligataire et nous nous devons d’être très vigilant sur ce plan. Nous continuons à concentrer nos choix sur des modèles de qualité. Nous ciblons des entreprises qui nous paraissent bâties sur de bons business models, gérés par d'excellents managers, bien diversifiés géographiquement et, surtout, générant un cash important qui permet de verser des dividendes confortables à leurs actionnaires. Nous sommes également très attentifs à la stratégie et aux défis occasionnés par la transformation digitale. Il nous paraît essentiel de cibler des entreprises qui vont savoir en tirer profit. Des sociétés de services informatiques françaises telles qu’Atos ou certains opérateurs télécom comme Orange nous semblent être en excellente position pour en bénéficier.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)

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