Du fait de leur structure capitalistique, les entreprises familiales doivent gérer différemment leurs sources de financement. Retour sur les différentes options à leur disposition.

Dans le paysage des entreprises françaises, celles qui ont le plus de trésorerie sont souvent les entreprises familiales. 75 % d’entre elles la considèrent suffisante pour financer les projets de croissance. Une situation favorable qui permet de recourir aux fonds propres pour financer leur développement. Néanmoins, un quart estime que leurs capacités d’autofinancement sont trop faibles. Pour pallier ce manque, les sociétés disposent de plusieurs méthodes. La première est l’emprunt bancaire. Près de 70 % des financements des groupes dont le moteur principal est l’innovation sont issus de la dette. Même chose pour les leaders mondiaux dans leurs secteurs respectifs, ou les entreprises qui n’engagent que rarement des processus de transformation (59 % et 86 % des financements). Cette popularité s’explique par la qualité des relations entre la banque et la famille. Basés sur la proximité et le long terme, ces liens permettent aux dirigeants d’anticiper au mieux les besoins de financement et aux banques de minimiser le risque puisque les familles n’empruntent pas à outrance. De plus, ce mode de financement donne l’opportunité à l’actionnaire de garder le contrôle capitalistique de son groupe. Un élément primordial pour pérenniser les valeurs, la culture mais aussi les stratégies de gouvernance de l’entreprise. Cependant, suite à la crise économique de 2008, les prêts sont devenus plus difficiles à obtenir.

 

Investisseurs minoritaires

 

Mais d’autres moyens existent, notamment l’augmentation du capital. Pour les entreprises familiales, dont la structure actionnariale est très fermée, celle-ci s’opère généralement par l’intégration d’investisseurs minoritaires. De quoi obtenir du cash tout en conservant un ancrage important de leur capital familial. Une volonté qui limite leur choix parmi les futurs actionnaires. La plupart du temps, les petits porteurs n’exigent pas un retour sur investissement immédiat. Au contraire, ils font partager leur expérience et respectent la vision de la famille. Autre possibilité, l’obligation convertible, qui permet de contracter un emprunt classique puis de le transformer en capital. « Du fait de sa structure capitalistique, il est plus facile pour une entreprise familiale de mobiliser les titres au travers d’une fiducie-sûreté  », explique Arthur Bertin, directeur adjoint d’Equitis Gestion. Une solution de financement idéale, de plus en plus demandée par les groupes: « Fin 2015, il y avait environ 230  fiducies en activité pour un montant total de 4,2  milliards d’euros », précise Stéphan Catoire, président de l’Association française des fiduciaires et d’Equitis Gestion. Tant qu’elles ne remettent pas en question le pouvoir de la famille, les solutions de financement sont nombreuses. Reste à les choisir de manière judicieuse, en tenant compte du profil et des ambitions de l’entreprise.

 

Richard Trainini

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