Le fondateur de Criteo a lancé The Galion Project, un think tank ayant pour objectif « d’aider les start-up de la French Tech à maximiser leurs chances de succès en s’appuyant sur l’expérience d'entrepreneurs plus aguerris ».

Décideurs. Vous avez lancé The Galion Project, un think tank ayant pour objectif de soutenir les entrepreneurs. Quelles sont les actions que vous allez mener ?

Jean-Baptiste Rudelle. L’objectif du Galion est d’aider les start-up de la French Tech à maximiser leurs chances de succès en s’appuyant sur l’expérience d'entrepreneurs plus aguerris. Pour cela, on travaille à une large palette d’outils : des documents techniques de référence comme la Galion Term Sheet ou la fiscalité des holdings, ainsi que des sessions de brainstorming et d’échanges entre membres. Récemment, on vient aussi de lancer le Galion Booster, un concours destiné aux start-up en phase d’amorçage. Les cinq finalistes bénéficieront d’un coaching personnalisé pour affiner leur pitch et ainsi mieux préparer leurs levées de fonds.

 

Décideurs. La première levée de fonds est un exercice toujours délicat pour les entrepreneurs. Vous avez rédigé un « term sheet » qui est un peu la synthèse des retours d’expérience. 

J.-B. R. Les informations et recommandations présentées dans la Galion Term Sheet sont effectivement la synthèse de l’expérience des entrepreneurs Galion. Ces entrepreneurs, pour la plupart très expérimentés, ont collectivement négocié plusieurs centaines de documents similaires dans les quinze dernières années. Certains ont vécu beaucoup de situations pratiques auxquelles il est fait référence. L’esprit de ce document n’est pas d’être outrageusement en faveur des entrepreneurs, mais d’être équilibré entre entrepreneurs et investisseurs. D’ailleurs, cette initiative a été immédiatement soutenue par des grands noms du capital-risque français et européen comme Accel, BPIFrance, IdInvest, Index ou Isai, ainsi que par des fonds de nouvelle génération comme Daphni.

 

Décideurs. Certaines clauses comme celle de la « liquidation préférentielle », qui visent à garantir un certain montant de la vente d'une société aux fondateurs, et celle du droit de préemption permettant de contrôler l’arrivée de nouveaux investisseurs, ne vous paraissent-elles pas trop difficiles à négocier, surtout face à des investisseurs aguerris tels que les fonds d’investissement ?

J.-B. R. Il est vrai qu’il y aura toujours une asymétrie entre un entrepreneur qui négocie son premier tour de financement et un investisseur qui le fait pour la centième fois. Cela peut créer un climat de suspicion dommageable, notamment sur les clauses les plus techniques où l’entrepreneur peut avoir l’impression (à tort ou à raison) que l’investisseur cherche à lui forcer la main. L’idée précisément de la Galion Term Sheet est de donner une base de départ raisonnable qui va permettre aux débats de progresser de manière plus rapide et plus sereine. Quand je vois que moins de 24 heures après sa publication, le document avait déjà été téléchargé plus de 1 500 fois, cela montre qu’il y avait une grosse attente de l’écosystème sur le sujet.

 

A. F.

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