La relation entre les fonds d’investissement et leu souscripteu est intime, faite d’échanges et d’équilibres. Une réalité non seulement mise à mal par la crise financière et ses coéquences, mais également perturbée par un législateur interventionniste et des marchés compulsifs.

La relation entre les fonds d’investissement et leurs souscripteurs est intime, faite d’échanges et d’équilibres. Une réalité non seulement mise à mal par la crise financière et ses conséquences, mais également perturbée par un législateur interventionniste et des marchés compulsifs. Pour le couple que forment GPs et LPs, l’heure est à la redéfinition des rapports et au recalibrage des objectifs.

Les investisseurs institutionnels ont redéfini leur politique de placement. Sous l’effet conjugué de la crise et de la baisse des performances des actifs non cotés, les LPs ont revu leurs allocations à la baisse. Faut-il y voir une nouvelle aversion au risque ? L’enquête réalisée en novembre dernier par la société Multiratings et intitulée Les investisseurs institutionnels peuvent-ils encore investir à long terme ? montre au contraire que 47 % des investisseurs entendent augmenter leur risque global du fait du redressement des marchés et des opportunités ainsi créées.
Le CAC 40, par exemple, a progressé de 12,71 % de janvier à décembre 2009, après une chute de 42,68 % sur l’ensemble de 2008. A cela s’ajoute le fait que la faiblesse des taux d’intérêts et par conséquent, du coût du crédit, incite à prendre plus de risques, notamment vers les obligations à taux variables. Les investisseurs anticiperaient en effet une inflation future.
Ces conditions de marché sont également une occasion de compenser les pertes passées, même si la majorité des LPs français préfère les classes d’actifs moins risquées quitte à ce que les rendements soient moins élevés.

L’impact sur le capital investissement.

Les professionnels du private equity seront affectés par cette nouvelle stratégie. L’étude de Multiratings souligne que 7 % des institutionnels prévoient de diminuer leurs investissements dans le private equity, quand 6 % anticipent un réinvestissement.
Apparemment infime, cet écart n’est cependant pas dépourvu de conséquences. Le capital investissement ne représente qu’une faible part dans la répartition des montants placés par les institutionnels. Dans ces conditions, la moindre variation sera ressentie.
Pour les professionnels du capital investissement, le cycle 2005-2007, aux termes duquel les institutionnels consacraient jusqu’à 5 % de leurs ressources dans le private equity, est définitivement révolu. Certains anticipent un retour aux pratiques antérieures : les LPs n’y accordaient alors que 2 à 3 % des sommes sous gestion. A qui profite cet investissement de tendance ? Les investisseurs français déclarent aujourd’hui favoriser les obligations indexées sur l’inflation, les convertibles ou encore l’immobilier.

Solvency II : un coup dur pour les capital investisseurs.

Les acteurs du private equity ont pris la mesure du désengagement programmé de certains institutionnels. La page des jumbo funds est tournée et tous s’accordent à penser que certains fonds ne pourront affronter le mur de la dette programmé pour 2012 (arrivée à échéance des dettes in fine contractées lors de la bulle du LBO).


Mais pour beaucoup, la véritable menace ne vient pas de la crise, mais de la directive Solvency II. Ce texte, adopté par le Parlement européen en mars dernier, prévoit de fixer les règles prudentielles que devront respecter les compagnies d’assurance. En d’autres termes, le texte entend déterminer le ratio de fonds propres dont les assureurs devront disposer pour chaque euro placé.
La première version de la directive prévoyait ainsi que les assureurs devront respecter un cœfficient de 45 % pour les actifs considérés comme risqués, et parmi lesquels figure le capital investissement. La situation tend encore à s’aggraver puisque certains souhaiteraient aujourd’hui porter ce ratio à 60 %.
Ce dispositif qui doit prévenir tout effet domino au niveau des compagnies d’assurance, risquerait, dans les termes actuels, de handicaper fortement des fonds LBO français qui dépendent, pour l’essentiel de leurs ressources, des assureurs.

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