En moyenne, le levier sur les opérations de LBO s'établit aujourd'hui à quatre fois l'Ebitda.
Décideurs. Pensez-vous que l'arrivée d'acteurs comme les fonds de dette est susceptible de constituer une réponse à la raréfaction du crédit dans le cadre des opérations de buy-out ?

Christian Dujardin. Bien évidemment, la moindre disponibilité de la dette senior a un impact : en moyenne, le levier sur les opérations de LBO s'établit aujourd'hui à quatre fois l'Ebitda. Malgré sa rareté, la dette reste cependant relativement peu chère du fait du niveau historiquement bas du taux directeur de la BCE. Sur le terrain du high yield, en revanche, la volatilité des marchés obligataires est telle que les fenêtres de tir sont extrêmement étroites.

Quel rôle les fonds de dette sont-ils appelés à jouer ? Les besoins de financement sont réels sur tous les segments, ce qui favorise l'émergence de nouveaux modes d'intermédiation. L'opportunité existe, mais les fonds de dette seront-ils des acteurs pertinents sur le long terme ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Ce qui est certain, c'est que le private equity est un marché en transition : les niveaux de levier baissent, les périodes d'investissements moyennes s'allongent, ce qui pousse les TRI à la baisse, mais pas nécessairement les multiples.

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