Après l’avoir porté aux nues, la presse financière voudrait brûler ce qu’elle a adoré : le capital investissement. Tout irait mal. Tous les covenants seraient brisés. Toutes les dettes seraient surcalibrées.

Après l’avoir porté aux nues, la presse financière voudrait brûler ce qu’elle a adoré : le capital investissement. Tout irait mal. Tous les covenants seraient brisés. Toutes les dettes seraient surcalibrées.


Rien n’est moins vrai. Malgré quelques entreprises sous LBO qui tanguent - pourquoi la conjoncture épargnerait-elle les finances sous LBO ? -, on constate tant de success stories ou de résistances concertées entre dirigeants, fonds et banques. Des alliances parfois houleuses mais qui restent solidement ancrées dans la durée. Dans un monde où le crédit se fait rare, les fonds de capital investissement sont, à court terme, une source de cash pour les entreprises.


Depuis septembre, les deals de plus d’un milliard de dollars refleurissent à nouveau. Récemment, Clayton Dubilier & Rice a repris Johnson Diversey pour 2,6 milliards de dollars et Blackstone Group a racheté, via sa holding Pinnacle Foods, Birds Eye Foods, société spécialisée dans les produits alimentaires surgelés, pour 1,3 milliard de dollars. Pour financer l’opération, le fonds américain a injecté environ 300 millions de dollars dans Pinnacle. Une transaction qui confirme bien le retour du non-coté puisque Birds Eye avait auparavant déposé un dossier d’introduction en Bourse.


Aux États-Unis, le marché du crédit fait son retour. Certains disaient qu’il faudrait attendre dix ans avant de voir réapparaître des jumbo deals. Pourtant, un buyout de 33 milliards de dollars sur l’entreprise américaine de santé HCA vient d’être annoncé. Et les fonds n’ont avancé que 15 % en equity. Le reste a été financé intégralement par la dette. Soit un ratio de 85 %. Pas mal pour un secteur qui tournerait au ralenti.
En Europe, les choses n’en sont pas encore là. Mais, même freiné par un marché du crédit encore convalescent, le private equity constitue, encore aujourd’hui, une classe d’actifs privilégiée pour les investisseurs institutionnels.

Les fonds de capital investissement sont de solides navires

Quel regard ces derniers portent-ils sur les marchés boursiers ? Pris en tenailles entre des petits porteurs imprévisibles et des actionnaires de premier plan qui n’ont pas hésité à dévaloriser massivement leurs actifs au premier semestre, les investisseurs institutionnels ont, de leur côté, imaginé le pire.
Avec des fonds de private equity d’une durée de dix ans, le capital investissement est l’antithèse de ces oscillations exagérées. Or, scruter l’horizon évite les suréactions sans laisser le temps de se reposer sur ses lauriers.


Les hedge funds ont un avantage concurrentiel : la vitesse. Maniables et réactifs comme des vaisseaux légers, ils sont pourtant fragiles dans la tempête. À l’inverse, les fonds de capital investissement sont de solides navires qui tanguent avec la houle mais ne sombrent pas.

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