Relations entre les associés et les collaborateurs, initiatives en faveur de la convivialité, mesures pour lutter contre les tensions psychologiques… Le climat de travail en cabinet d’avocats a été scruté par l’enquête Qualité de vie au travail de Décideurs qui révèle un chiffre intéressant : 13 % des sondés déclarent avoir été victimes ou témoins de faits assimilables à du harcèlement moral.

Similaires, les ressentis des associés, des collaborateurs, des salariés et des stagiaires au sein des cabinets d’avocats ? Pas vraiment nous révèle l’enquête Qualité de vie au travail réalisée par Décideurs auprès de 626 personnes début 2023. La qualité du management par exemple est notée différemment selon que l’on soit associés (moyenne de 4,4 sur 5) ou collaborateurs, salariés et stagiaires (moyenne de 3,3 sur 5). Si les associés sont très peu nombreux à attribuer les moins bons scores à ce paramètre, les collaborateurs et les salariés, de leur côté, font davantage remonter leur insatisfaction. Les résultats par taille de structure, quant à eux, sont quasi parfaitement homogènes, avec des notes (tous statuts confondus) qui varient entre 3,5 et 3,6.

Répartition des notes en fonction du statut au sein du cabinet

Les relations entre collaborateurs sont jugées favorablement par les associés, qui lui attribuent une note moyenne de 4,7, et les collaborateurs eux-mêmes (4,5). Les écarts de ressentis se creusent en revanche sur la question de la qualité des relations entre collaborateurs et associés : la note moyenne passe de 4,6 à 4. C’est dans les cabinets intermédiaires, entre 15 et 100 avocats, que les rapports entre associés et collaborateurs sont jugés les plus positivement (4,1). La moyenne la plus basse, 3,9, correspond aux structures de moins de 15 avocats. Les initiatives qui favorisent la convivialité, comme les dîners, les repas de Noël ou les séminaires, obtiennent la même note de 3,9, peu importe la taille du cabinet. Sur ce point également, l’analyse par statut au sein du cabinet met en lumière les perceptions des associés qui diffèrent de celles d’autres fonctions : les premiers se disent très satisfaits des efforts déployés et attribuent une note de 4,5 à ce genre d’événement. Note qui tombe à 3,9 pour les collaborateurs et les salariés. Bilan des courses : en matière de relations de travail et de convivialité, la taille des cabinets n’influe que peu sur les perceptions des sondés. C’est davantage le statut au sein du cabinet qui fait fluctuer les notes.

Harcèlement, plutôt chez les grands

Plus de 13 % des répondants (dont 70 % de femmes) signalent avoir été victimes ou témoins de faits assimilables à du harcèlement moral. Au total, les associés sont peu nombreux à indiquer avoir été victimes ou témoins de harcèlement moral (1,9 %). Le chiffre grimpe chez les collaborateurs et les stagiaires (environ 12,5 % pour les deux statuts), et encore davantage du côté des salariés (26 %). À noter : comme les collaborateurs ont été plus nombreux que les salariés à répondre au sondage, ils apparaissent comme la catégorie la plus confrontée à des faits assimilables à du harcèlement moral, bien qu’en proportion, ils soient moins nombreux que les salariés à avoir répondu positivement à la question.

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Pour ce qui concerne le harcèlement moral, contrairement aux points précédents, la taille du cabinet joue : 38 % des personnes ayant répondu qu’elles avaient été victimes de harcèlement moral proviennent de cabinets de plus de 100 avocats. Viennent ensuite les cabinets de 15 à 50 avocats et ensuite ceux de 50 à 100 avocats. Les cabinets de moins de 15 avocats représentent un peu moins de 16 % des réponses positives.

Le sondage révèle aussi que le harcèlement sexuel semble bien moins fréquent que le harcèlement moral. Tous statuts confondus, 3,3 % des sondés font remonter avoir été victimes ou témoins de faits assimilables à du harcèlement sexuel. Parmi eux, 72 % sont des femmes et, comme pour le harcèlement moral, les plus grandes structures concentrent la plus grande part des personnes déclarant en avoir été victimes (39 %). Il existe toutefois une différence notable entre les deux formes de harcèlement : le harcèlement sexuel, peu signalé dans les structures intermédiaires (5,6 % dans les enseignes de 15 à 50 avocats, 22,2 % dans les enseignes jusqu’à 100 avocats), est plus fortement présent au sein des petits cabinets (33,3 %).

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L’autre objectif du sondage était d’analyser les mesures mises en place pour lutter contre les tensions psychologiques au sein des cabinets d’avocats. On y retrouve le décalage de perception entre les différentes fonctions : de 4,4 chez les associés, la note moyenne descend à 3,4 chez les collaborateurs, les salariés et les stagiaires, qui font tous des retours similaires.

Discrimination : les collaborateurs et les salariés d’abord

Parmi les 513 personnes qui ont répondu à la question "au sein de votre cabinet, avez-vous été victime ou avez-vous assisté à des faits assimilables à une forme de discrimination ?", 8,5 % des sondés ont répondu favorablement. 70 % sont des femmes. Neuf réponses positives sur 10 viennent de collaborateurs ou de salariés.

Méthodologie : l’enquête qualité de vie au travail (QVT), sous forme de questionnaire, est un sondage de 27 questions auquel 626 personnes ont répondu : associés (20%), collaborateurs (52%), salariés (23%) et stagiaires (5%). Certains sondés ont répondu à la totalité du questionnaire, d'autres aux questions qui les intéressaient. Au total, les femmes représentent 62 % des votants et les hommes 38 %. 

Olivia Fuentes

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