C’est en décembre 2016 que Raphaël Vullierme cofonde Luko avec Benoît Bourdel. Si l’entreprise affiche aujourd’hui une belle croissance en France et en Europe, ses fondateurs, eux, ont connu quelques essais infructueux avant d’en arriver là. Retour sur un parcours singulier dans le paysage de la tech française.

Raphaël Vullierme, fondateur de Luko, reconnaît qu’à l’école, il n’était pas bon en mathématiques. Il se passionnait pour l’histoire et les sciences politiques. Raison pour laquelle ce Grenoblois d’origine aurait aimé entrer à Sciences Po. Des difficultés en orthographe le font changer d’orientation. Il fera une école d’ingénieurs: l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon. Cette formation lui permet d’acquérir une compréhension technique généraliste, qui lui est très utile aujourd’hui. "Si je passe suffisamment de temps sur un sujet, je peux le comprendre rapidement. C’est cette conviction qui nous a permis avec Benoît, mon associé, de se dire que l’on allait recréer un assureur, sans rien connaître au secteur de l’assurance."

Un enjeu : apprendre à entreprendre

Raphaël Vullierme explique avoir toujours su qu’il souhaitait devenir entrepreneur. Après ses études, il rejoint HEC Entrepreneurs et lance au cours de cette période sa première entreprise, Goodfood, qu’il définit comme "une sorte de Frichti avant l’heure". Par la suite, il sera à l’origine de trois sociétés différentes, dans quatre pays et au sein de trois secteurs d’activité : l’alimentation, (Eatfirst), l’aviation d’affaires (OpenJet.com) puis, enfin, l’assurance (Luko).

Au départ, Luko reposait sur de l’intelligence artificielle (IA) et de l’Internet of Things (IoT). Grâce à ces technologies étaient collectées et analysées les données des foyers pour aider les gens à protéger leur maison, tout en optimisant leur consommation d’énergie. Pour les distribuer, les deux associés se rapprochent alors des assureurs, mais la collaboration ne dure pas : "Les assurés ne font pas forcément confiance à leur assureur pour le laisser installer des “capteurs” chez eux." Ils décident donc de réinventer le modèle existant en créant une assurance alliant une gestion simple et rapide des sinistres à une vraie proposition de valeur en matière de prévention. Et surtout, une assurance en laquelle les gens ont confiance.

L’utilisateur au cœur du développement de Luko

Pour Raphaël Vullierme, le succès de Luko repose, avant tout, sur sa proximité avec les utilisateurs. C’est, selon lui, ce qui constitue l’ADN de l’entreprise, et ce qui lui permet de continuer à s’accroître. "Dès qu’un produit ou une mini-fonctionnalité sort, on les teste d’abord auprès de nos clients, on recueille leurs avis, puis on améliore avant de se lancer." Lorsque l’avenir de Luko est évoqué, les deux associés reviennent sur leur pensée originelle : utiliser la data et la technologie pour rendre des millions de foyers plus sûrs et plus durables. Mais aussi continuer à pénétrer le marché européen et s’ouvrir à d’autres pays ! Et cela passe par plus de transparence, plus de confiance à développer dans le secteur de l’assurance, mais aussi plus de prévention : "Il est dommageable de remplacer alors qu’on aurait pu préserver. L’assurance doit avancer dans le bon sens et répondre aux grands défis de notre époque, notamment environnementaux."

Myriam Hammad 

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