Le Corruption Risk Forecast, nouvel outil de mesure du risque de corruption à l’étranger
Face à la menace que représente la corruption internationale, l’Ercas (European Centre for Anti-Corruption and State-Building) et le Cipe (Center for International Private Enterprise) ont développé un tout nouvel indicateur : le Corruption Risk Forecast (CRF). Ses spécificités ? Il est basé sur des données détaillées de 120 pays et se focalise sur les causes de la corruption plutôt que sur sa perception par les experts et les dirigeants d’entreprise. Deux points qui le différencient de l’outil proposé par Transparency International depuis plus de vingt-cinq ans. Autre atout : le CRF analyse la capacité (ou non) des gouvernements à contrôler la corruption : participent-ils à la lutte anticorruption ? Ou, au contraire, constituent-ils un frein ? Trente indicateurs, tels que la transparence fiscale, la liberté de la presse, l’accessibilité des informations sur la propriété foncière, la divulgation des concessions minières gouvernementales et l’adhésion à des traités internationaux, permettent de répondre à ces questions. De quoi établir une cartographie des risques efficace, qui prend aussi en compte les évolutions du contexte politique dans les pays pouvant influencer leur capacité à maîtriser la corruption : élections, révolutions, crises gouvernementales, etc.
Avec la promesse d’une analyse plus complète, le CRF est intéressant pour les spécialistes de la conformité. Cependant, il s’inspire de l’index TI et, de fait, présente des limites similaires à celui-ci : les deux outils s’appuient sur des chiffres et des réalités qui sont déjà connus. Il n’y a pas besoin de consulter le CRF pour savoir que les pays d’Afrique, par exemple, présentent pour la plupart un risque de corruption très élevé. Malgré tout, le CRF constitue un point de départ pour mieux comprendre les grandes tendances de ces pays. Une aide non négligeable pour les professionnels qui pourront dès lors adapter la stratégie de leur entreprise.
Anaëlle Demolin