À Paris 1, un label Sorbonne Arbitrage pour promouvoir l’excellence du pôle
À l’origine, un constat : l’université qui regroupe le plus grand nombre de spécialistes de l’arbitrage, c’est l’université Paris 1 - Panthéon Sorbonne. Ensuite, une idée de Thomas Clay, professeur agrégé de droit privé et ancien administrateur provisoire de l’établissement : réunir tous ces experts "sous un seul étendard, en faire une sorte de label". Cet étendard porte désormais un nom, celui de Sorbonne Arbitrage. Un "objet universitaire non identifié", explique Thomas Clay. "À l’université, il y a des diplômes, des promotions, des centres de recherche. Sorbonne Arbitrage n’appartient à aucune de ces structures." Elle se veut transversale, souple, agile, pour rassembler tout ce qui se fait en matière d’arbitrage à Paris 1 : colloques, conférences, publications, newsletters, webinars… La liste n’est pas exhaustive.
Pôle de référence
Thomas Clay pense, par exemple, au format "Un jour, un arrêt". "L’idée serait d’organiser un webinar quelques heures après la publication d’un arrêt important, en invitant les avocats des deux parties pour analyser la décision et débattre." Sorbonne Arbitrage pourrait, aussi, "fournir l’universitaire" aux jurys du CNB chargés des certifications de la spécialité arbitrage au barreau, et devenir "une sorte de centre de recherche gratuit" à disposition des pouvoirs publics, pour participer aux discussions en amont d’une réforme.
L’un des formats, Le rendez-vous des lecteurs, sera lancé ce lundi 14 février, lors de la soirée d’inauguration de Sorbonne Arbitrage dans le grand salon de la Sorbonne, lieu "symbolique" pour Thomas Clay. Les auteurs de Droit de l’arbitrage, théorie et pratique, édité par LexisNexis, viendront présenter leur ouvrage et échanger avec les invités. "On ne parle pas assez des livres et articles importants. Quand il y aura une publication, on invitera les auteurs à venir en discuter", détaille le professeur.
"Sorbonne Arbitrage est un lieu de diffusion de la pensée, de débats"
Le label se veut "toujours en lien avec le monde professionnel : nous voulons un dialogue avec les acteurs de la place", précise Thomas Clay. Les étudiants des masters d’arbitrage auront aussi leur rôle à jouer. "Ils ont envie de participer, on trouvera des formats pour les impliquer." Les membres de Sorbonne Arbitrage sont les enseignants titulaires de Paris 1, mais les événements seront ouverts à tous. Thomas Clay envisage, également, d’inviter des spécialistes d’universités étrangères qui auraient publié une thèse ou un article, et des enseignants d’autres universités françaises. "Sorbonne Arbitrage est un lieu de diffusion de la pensée, de débats."
L’idée lui trottait en tête depuis longtemps. Cette année était le bon moment : le recrutement de Daniel Mainguy, professeur de droit privé, a renforcé l’équipe de spécialistes de l’arbitrage. Thomas Clay, de son côté, n’occupait plus de fonctions administratives au sein de l’université. "Tous les enseignants se sont montrés très enthousiastes, et l’université aussi." Une telle initiative est inédite à Paris 1, et devrait permettre "d’identifier l’université comme le pôle de référence de l’arbitrage, avec une offre full service". Sorbonne Arbitrage sera détaché des contingences administratives de l’université, mais bénéficiera de "tout le soutien de la présidente de l’université et de la directrice de l’École de droit". Christine Neau-Leduc et Agnès Roblot-Troizier pourraient, plus tard, "proposer de créer le même genre de label pour d’autres pôles d’excellence de Paris 1".