Sophie Mauclair, une femme positive et engagée au parcours atypique
Une fois son master en marketing et vente à l’international en poche, Sophie Mauclair intègre l’entreprise multinationale de services et d’équipements pétroliers Schlumberger en tant que commerciale junior sur la vente de compteurs électriques en Afrique. Quelques années plus tard, celle qui rêvait de créer une société de conseil pour accompagner les PME à l’international évolue vers des fonctions support et dirige des équipes de customer services puis de contract management. Ce dernier poste lui permet notamment d’entretenir des relations avec le service assurance du groupe Schlumberger et d’appréhender les risques inhérents aux engagements contractuels.
Passionnée par la transformation des organisations au travers d’une meilleure gestion de ses ressources humaines, elle décide de faire le MBA à l’université Paris-Dauphine en management des RH. Elle décroche son diplôme major de promo et réintègre Schlumberger en 2004 au moment où le groupe décide de se séparer de sa filiale spécialisée dans les cartes à puce. Cette filiale est introduite en Bourse et devient Axalto. Forte de son parcours atypique et de son approche très opérationnelle de l’assurance, Sophie Mauclair est alors sollicitée pour mettre en place le département assurance de la société et fait ses preuves. "J’ai beaucoup appris sur le terrain et de mes pairs", précise-t-elle. En 2006, Axalto et Gemplus fusionnent pour former Gemalto, une entreprise spécialisée dans le secteur de la sécurité numérique. Nommée chief risk officer, Sophie Mauclair développe et déploie les dispositifs de gestion des risques, de gestion de crise et de continuité d’activité.
"J’ai beaucoup appris sur le terrain et de mes pairs"
En 2019, Thales rachète Gemalto qui prend le nom de Thales Digital Identity and Security (Thales DIS). Elle en devient la directrice des risques et des assurances et intervient également au niveau du groupe Thales sur ses sujets de prédilection que sont notamment les risques cyber, les risques de fraude et la gestion de crise.
Forte de son expérience, Sophie Mauclair rejoint Klepierre, l'un des principaux acteurs de l'immobilier commercial à l'échelle européenne, pour créer le département risk management du groupe, en septembre 2021.
Le savoir, le savoir-faire et le faire savoir
"Dans mon métier, j’ai le sentiment de contribuer à la résilience de l’entreprise en intervenant sur les principaux métiers du risk management ; j’ai aussi la chance d’avoir une vision globale de toutes les activités de l’entreprise", confie Sophie Mauclair. Ce qui lui plaît le plus dans sa profession c’est sa transversalité, c’est-à-dire travailler avec différentes business units et zones géographiques, et divers niveaux hiérarchiques, ainsi que la conviction que tous les domaines qu’elle gère, à savoir l’assurance, la prévention, la gestion des risques et des crises, et les plans de continuité s’alimentent les uns les autres. Elle regrette par ailleurs qu’au-delà de l’expertise technique, la dimension humaine du risk manager soit encore sous-estimée : "Quand on touche à la gestion des risques, on touche aux hommes, aux leaders et à la culture des entreprises", indique-t-elle.
Il ne faut par ailleurs pas oublier que le risk manager n’est pas que celui qui supporte les risques, "il doit s’assurer qu’ils sont gérés par les bonnes personnes au sein de l’entreprise", précise-t-elle. Il a également pour mission de transmettre son savoir et de fédérer pour que les collaborateurs s’approprient également le sujet du risque. Sophie Mauclair accompagne ainsi les directeurs de business units pour qu’ils apportent le bon message aux dirigeants et sait se mettre en retrait pour laisser la parole aux opérationnels. "Ce qui fait la différence entre un bon risk manager et un autre est sa capacité à appréhender tout ce qui a trait à l’humain, à faire preuve d’intelligence émotionnelle, à briser les silos pour coconstruire une gestion des risques intégrée et efficace", conclut-elle.