Décès d’un grand nom de l’arbitrage : Emmanuel Gaillard
Il aimait écrire, transmettre son savoir et sa Savoie natale. L’un des avocats les plus reconnus en arbitrage international est décédé jeudi 1er avril alors qu’il venait juste de fonder son cabinet d’avocats quelques semaines auparavant avec son équipe de chez Shearman & Sterling. Ses associés au sein de Gaillard Banifatemi Shelbaya Disputes, Yas Banifatemi, Mohamed Shelbaya, Coralie Darrigade, Ximena Herrera-Bernal, Maude Lebois, Daniel Reich et Benjamin Siino, ont sobrement diffusé un avis de décès saluant la carrière d’Emmanuel Gaillard et leur attachement à poursuivre son œuvre au sein du barreau d’affaires.
Emmanuel Gaillard était un des plus grands avocats français. À la tête de la pratique mondiale de l’arbitrage chez Shearman & Sterling, où il a exercé trente-quatre ans au total, il a été l’avocat de Bernard Tapie dans l’affaire Adidas et l’artisan de la condamnation en 2009 de la Russie pour 50 milliards de dollars dans le dossier Ioukos (une condamnation revue en appel par la juridiction arbitrale), la plus importante dans l’histoire de l’arbitrage international.
Il était professeur à Harvard, à Yale, au Centre d’arbitrage international de Genève, à Sciences Po Paris, à l’université de Paris-Est Créteil ou encore à celle de Lille 2. Docteur en droit, ayant écrit la thèse intitulée Le pouvoir en droit privé et agrégé de la faculté de droit, il est l’auteur de très nombreux articles et ouvrages de référence. Toute la communauté de l’arbitrage, et plus largement du droit, lui rend aujourd’hui hommage. Il y a fort à parier que la Paris Arbitration Week, qui débutera le 28 juin prochain, sera l'occasion pour chacun de se souvenir de son art de la plaidoirie comme de son action auprès de chacun.