Procureur de la République financier, Jean-François Bohnert figure parmi les personnalités incontournables du droit à retrouver dans notre dossier "Contentieux & Arbitrage 2020-2021".

Le procès Sarkozy met au premier plan le Parquet national financier (PNF) mais aussi Jean-François Bohnert, son patron dont le titre officiel est Procureur de la République financier s’est bâti une carrière sans faute qu’il commence en 1987 comme substitut du procureur de Strasbourg. Parfaitement trilingue, il travaille en Allemagne de 1983 à 2007. De retour en France, il prend d’abord les fonctions de procureur adjoint au TGI de Dijon avant de devenir en 2015 procureur au tribunal de Reims.

L’élégance du procureur

Le 9 octobre 2019, il est nommé procureur de la République financier succédant à Éliane Houlette. "Le PNF, c’est un autre projet qui s’inscrit dans la dynamique européenne, celle d’une approche technique et approfondie de la délinquance financière", s’est-il exprimé à l’AFP au moment de son investiture. Jean-François Bohnert attache également une importance particulière au fait d’exercer son rôle au PNF de la façon la plus humaniste possible : "Mon sujet, ce sont les femmes et les hommes que j’ai devant moi. Les faire exister en tant qu’êtres humains pour que la sanction soit comprise et acceptée.", précise-t-il. Ses pairs saluent son "élégance" et son "sens de l’écoute".

Une nuée d’affaires

Une fois sa prise de fonction effective, Jean-François Bohnert entre directement dans le vif du sujet. Parmi les nombreuses affaires léguées par sa prédécesseur se trouve celle d’Airbus pour des faits de corruption : le patron du PNF signe le 29 janvier 2020 une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) avec le constructeur aéronautique européen pour mettre un terme aux poursuites (le groupe signe également en parallèle des accords transactionnels avec le SFO britannique, les DoJ et DoS américains). L’année 2020 du magistrat au profil européen a également été très occupée par le médiatique procès de François Fillon qui s’est clôturé par une peine de cinq ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, 375 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de dix ans pour l’ancien Premier ministre. Son avocat a déjà annoncé son intention de faire appel du jugement.

Clémentine Locastro

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