Kiril Bougartchev, le fondateur
On ne présente plus Kiril Bougartchev : à la tête du cabinet qui porte son nom et celui de son associé, Emmanuel Moyne, il est considéré comme l’un des pères fondateurs du volet "affaires" du droit pénal, la criminalité financière et en col blanc. C’est sans nul doute l’affaire Pechiney-Triangle, un scandale politico-financier de la fin des années 1980, qui lui fit comprendre qu’il désirait se consacrer à cette matière. À l’époque, nombreux sont pourtant les avocats qui ne croient pas en l’avenir d’une telle pratique. "Aux États-Unis, une personne morale pouvait pourtant être pénalement responsable. Aussi étais-je persuadé que ce serait aussi le cas un jour en France", explique cet ancien Secrétaire de la conférence. Au cours de ses expériences chez Gide Loyrette Nouel et Linklaters, où il a fondé la pratique white collar, Kiril Bougartchev s’empare de dossiers aussi tentaculaires que médiatiques, qui forgeront peu à peu sa renommée : l’affaire des écoutes de l’Élysée, des Frégates de Taïwan, de l’Établissement français du sang de Rennes, les poursuites contre Jérôme Cahuzac, l’attentat de Karachi, la défense de la banque suisse UBS, le scandale de François Fillon et des emplois fictifs, ou encore la manipulation d’indices Euribor/Libor. Kiril Bougartchev se consacre également à des litiges moins médiatiques, mais tout autant stratégiques. Au cours de ces derniers mois, l’avocat a constaté l’accroissement de fraudes au président dans les entreprises ainsi que des contentieux de haut de bilan liés à des ruptures de pourparlers du fait de la crise sanitaire. "J’aurais adoré être architecte, afin de laisser une trace", confie cet amateur de navigation et de marche en pleine nature, qui a déjà marqué de son empreinte le monde du droit pénal des affaires.