Fraude : des avocats intentent une action contre Danske Bank
Le scandale de blanchiment de capitaux qui touche Danske Bank depuis plusieurs années est loin d’être fini. Le cabinet d’avocats Németh Sigetty a déposé plainte le 27 décembre auprès du tribunal de district de Copenhague en vue d’obtenir réparation pour les investisseurs lésés par cette affaire. Ces derniers (fonds de pensions, compagnies d’assurances, gestionnaires d’actifs aux États-Unis, Canada, Japon, France, Allemagne etc.) sont réunis en coalition au Danemark. Ils totalisent des pertes d’environ 1,5 milliard de DKK (2,01 milliards d’euros). La coalition est également représentée par un consortium de cabinets américains, allemands et néerlandais, ainsi que par des experts juridiques et financiers.
Pour mémoire, la filiale estonienne de la plus grande banque danoise aurait vu transiter entre 2007 et 2015 environ 200 milliards d’euros à travers les comptes de 15 000 clients étrangers non-résidents en Estonie. Une partie de ces fonds serait de l’argent sale en provenance essentiellement de Russie. La révélation de ce scandale a entraîné une baisse de l’action de l’établissement financier de 58 % entre septembre 2017 et mai 2019.
Obtenir réparation
La plainte déposée explique comment Danske Bank a violé les lois du pays sur les marchés de capitaux en omettant de divulguer que ses résultats financiers et ses bénéfices non distribués intégraient d’importants bénéfices issus d’activités de blanchiment d’argent connues, illégales et à haut risque, selon les termes d’un communiqué publié par le cabinet d’avocats Pomerantz, qui a engagé l’action en justice conjointement avec la coalition.
« La responsabilité et les préjudices énormes causés aux investisseurs par ce blanchiment de capitaux estimés à 200 milliards de dollars exige une réparation pécuniaire substantielle, a commenté Jeremy Lieberman, associé directeur chez Pomerantz. Alors que sur les marchés américains, les investisseurs sont assurés d’être dédommagés des pertes subies en raison d’une fraude liée à des valeurs mobilières, il en est tout autrement au Danemark et dans d’autres pays d’Europe continentale. »
À noter que le Danemark n’autorise pas les recours collectifs mais les investisseurs peuvent se joindre à une action de groupe. Pomerantz invite les actionnaires et les détenteurs de titres d’emprunts de Danske Bank à porter plainte en amont et à se rapprocher du cabinet.