J.Magitteri (Fair/e) : "Un modèle qui allie agilité et convictions"
Décideurs. Vous faites partie des nouveaux acteurs du family office. Comment se passe l’évolution de Fair/e ?
Julien Magitteri. Le premier critère pour tout family office est l’évolution de la clientèle, quantitativement et qualitativement. Après trois ans d’activité nous accompagnons déjà une trentaine de cercles familiaux, principalement des entrepreneurs dans leur quarantaine, implantés en Province, ce qui renforce nos convictions quant à l’implantation en région. C’est déjà le cas avec Lyon et Marseille et nous sommes en pleine préparation d’une installation à Strasbourg, Lille et La Baule. Les patrimoines sur lesquels nous intervenons sont ceux inférieurs à 25 millions d’euros, en accord avec notre partenaire Intuitae, qui s’occupe des dossiers supérieurs à cette somme. Cette croissance en termes de clients et d’actifs sous conseil nous prouve que le modèle sur lequel est fondé Fair/e fonctionne. Nous multiplions les types de sous-jacents dans nos investissements, comme par exemple l’art, les véhicules de collection, l’immobilier en direct (hôtels, immeubles parisiens ou différentes capitales européennes), le private equity, la dette privée, les marchés financiers via des véhicules dédiés, nous avons, en quelque sorte, vocation à devenir le directeur financier personnel de nos clients. Pour ce faire nous concentrons une partie de nos efforts sur la variété et la qualité de nos recrutements. Notre objectif est d’intégrer des profils s’inscrivant dans l’ADN de notre Family Office, et pour cela nous accueillons des jeunes en alternance qui, avec leur énergie et leur modernité, nous apportent beaucoup. Pour les profils plus senior, nous échangeons avec des dirigeants du monde bancaire et de la gestion de fortune qui souhaitent découvrir une approche différente de leur métier.
" Notre indépendance dans l’allocation d’actifs nous permet de nous différencier "
Comment voyez-vous évoluer votre activité dans les prochains mois ?
Tout d’abord, nous allons clôturer un très bon bilan et nous bénéficions de conditions de financement intéressantes. Nous allons donc réaliser des acquisitions. Nous développons des dimensions originales dans le secteur grâce à la qualité de nos services ou encore à notre communication, toutes choses qui nous apportent ainsi de nombreuses opportunités.
Concernant les sous-jacents sur lesquels nous investissons, nous sommes actuellement confrontés à une rareté des biens immobiliers pouvant convenir à nos investisseurs, à cause notamment d’un marché parisien très tendu. Cependant, grâce à nos partenaires et à l’esprit club entre nos clients, nous avons l’opportunité de faire des deals dans plusieurs villes européennes et ainsi diversifier notre activité. Notre exposition sur les marchés financiers est limitée et, étant froidement réaliste concernant la conjoncture économique et géopolitique mondiale, le fait d’être et de vouloir être de plus en plus présent sur le non-côté et l’immobilier doit nous protéger en cas de correction importante, tout en nous permettant de réaliser des performances très solides si les marchés financiers restent stables. Nous surperformons les indices boursiers européens depuis trois ans, date de création de Fair/e.
Quelle est la valeur ajoutée du family office par rapport aux autres acteurs de la place ?
Notre indépendance dans l’allocation d’actifs nous permet de nous démarquer. En diversifiant notre offre dans un maximum de secteurs, nous sommes capables de faire preuve d’opportunisme, dans le bon sens du terme. Nous ne sommes limités par rien et totalement libres dans les solutions d’investissement que nous proposons à nos clients, et c’est d’ailleurs le premier pilier sur lequel repose Fair/e. Notre club d’entrepreneurs nous permet de remporter des appels d’offres en rassemblant les actifs de nos clients, qui se connaissent et ont des profils souvent similaires. Nous sommes ainsi en mesure de concurrencer des géants de l’investissement et remporter des deals importants.
Propos recueillis par Yacine Kadri