Marsigny Gosset : une alliance entre pénalistes
La fusion des cabinets d’Emmanuel Marsigny et de Cyril Gosset constitue l’actualité de ce début d’année dans le petit monde des pénalistes. Après dix-huit mois de cohabitation, les deux structures ne font plus qu’une et se nomme Marsigny Gosset Avocats. La nouvelle boutique sise avenue Saint Germain à Paris est dirigée par Emmanuel Marsigny et Cyril Gosset, deux anciens copains d’université, accompagnés de leur plus jeune associé Louis Guesdon qui a passé plus de dix ans aux côtés de l’avocat de Tariq Ramadan, de l’épouse de l’ex-président d’Interpol accusé de corruption en Chine ou encore d'André Bacchiolelli poursuivi dans le dossier de l’assassinat d’Antoine Sollacaro.
Atteindre une taille critique
« En observant le marché des pénalistes, j’ai pensé que le cabinet devait atteindre une taille critique, c’est-à-dire une dizaine d’avocats dont plusieurs seniors », explique Emmanuel Marsigny, Avec son confrère Cyril Gosset, il réfléchit dès 2017 à l’évolution du droit pénal. Ensemble, ils conviennent de l’importance de partager leurs expériences, leurs connaissances et de mutualiser leurs forces. Durant plusieurs mois, Cyril Gosset et ses deux collaborateurs côtoient l’équipe de Marsigny Avocats. Ensemble, ils travaillent sur le dossier Balkany. « Il fallait aussi apprendre à connaître Louis Guesdon, ajoute Cyril Gosset. Notre rapprochement est la preuve que les cabinets de niche évoluent », poursuit-il. « C’est l’évolution de la procédure pénale qui détermine la taille idoine d’un cabinet d’avocats, ajoute Emmanuel Marsigny. Il est possible que l’avocat ait un rôle de plus en plus important à jouer dans la phase d’enquête. »
Assurés de partager la même vision et les mêmes méthodes de travail, les trois associés proposent ensemble une offre qui couvre l’ensemble du droit pénal : « Nous sommes tous convaincus qu’il s’agit d’une seule et même matière, il n’y a pas de différence entre les infractions de droit commun et celles de droit financier », soutient Emmanuel Marsigny. « Il est contreproductif de ne faire que du droit pénal des affaires, poursuit Cyril Gosset, puisque la procédure pénale est la même pour tout le monde. » Les associés se qualifient de litigators, à l’image des barristers anglais, ceux qui maîtrisent la mécanique judiciaire et connaissent les magistrats. « On a les réflexes », insiste l’ancien associé d’Olivier Metzner.
Des spécialistes de la nuance
En revanche, pas question de se positionner en compliance, qui nécessite une armée de juristes plongés dans les arcanes des grandes entreprises. Pour Cyril Gosset, qui est intervenu sur le dossier du crash Rio-Paris ou dans l'affaire du Médiator, proposer leurs services dans la réalisation d’un programme de conformité pourrait même placer les avocats du cabinet en situation de conflit d’intérêts. Si une entreprise est poursuivie pas l’Agence française anticorruption, il est possible que son conseil à l’origine de son programme de compliance soit inquiété, ce qui l’empêcherait d’assurer sa défense en cas de poursuites pénales. Marsigny Gosset Avocats se veut être une équipe de défense, même si cela n’interdit pas son intervention en amont d’une enquête, pour sa préparation.
Avec un tel positionnement, la boutique est souvent sollicitée par des cabinets d’avocats d’affaires dépourvus de pénalistes. « Nous parlons le même langage, explique Cyril Gosset, nous avons les mêmes méthodes de travail, c’est-à-dire une organisation en équipe par dossier, des serveurs sécurisés, une forte disponibilité de nos avocats, etc. » Et c’est presque un appel du pied que formule Louis Guesdon : « Lorsqu’on se confronte au droit pénal, il faut faire appel à des avocats très spécialisés dans ce type de procédure et ce sans délai. Cela permet d'anticiper et de faire face de façon adéquate aux premières étapes de la procédure qui sont cruciales. » Comme des spécialistes de la nuance, les avocats de Marsigny Gosset savent passer de l’urgence à la chirurgie.