Entretien avec Jean-Baptiste Siproudhis, Directeur éthique et conformité, Atos. Lauréat du Trophée d’or dans la catégorie direction de la compliance lors des Trophées du droit édition entreprise 2018, Jean-Baptiste Siproudhis expose l’importance de diffuser une culture de la compliance au sein de son entreprise et présente les programmes de sensibilisation mis en place.

Décideurs. Quel est votre rôle au ­quotidien?

Jean-Baptiste Siproudhis. Faire naître les bons réflexes chez les opérationnels les plus exposés aux risques de compliance. Cela suppose de bien connaître l’activité en elle-même ainsi que l’environnement national et international de son entreprise et de trouver les moyens pédagogiques les plus efficaces pour former l’ensemble des collaborateurs. Ainsi, au-delà des challenges classiques, il faut impliquer les salariés dans cette culture d’intégrité. Nous constatons que les personnes sont volontaires parce qu’elles pensent que nous pouvons arriver ensemble à améliorer l’entreprise et à la rendre plus durable. C’est là plus qu’une simple question de respect des règles. Nous restons persuadés que l’efficacité d’une organisation compliance repose autant sur des mécanismes d’adhésion des employés que sur la mise en place de processus préventifs et coercitifs, d’où la complémentarité de l’éthique et de la conformité.

 À quels risques êtes-vous confrontés ?

Les principaux risques compliance sont ceux liés à l’activité digitale et à la dimension internationale du groupe, à savoir la cybercriminalité, la protection des données, le respect des sanctions internationales et la réglementation sur les biens à double usage. Il convient d’ajouter à cela les domaines transverses de la compliance comme la lutte contre la corruption, le respect des règles de concurrence, ou encore celui des droits de l’homme auxquels nous sommes très attentifs chez Atos. Nous essayons également de faire en sorte que l’environnement professionnel dans lequel évoluent nos employés soit le plus éthique possible, libre de tout harcèlement et de discrimination. En ce sens, nous contribuons avec la direction des ressources humaines à promouvoir la diversité au sein du groupe. La compliance est issue des règles posées par le législateur, mais elle est de plus en plus dictée par les standards de compliance des organisations non gouvernementales, ceux des organisations compliance de nos clients, des établissements financiers, de nos actionnaires et plus généralement des investisseurs. Ces « nouveaux » acteurs de la compliance posent un cadre d’exigences efficace que les entreprises ne peuvent négliger sans risquer de se fermer à des marchés ou des sources de financement.

 Comment développez-vous localement votre programme de compliance?

Que les salariés comprennent et s’approprient localement les règles de compliance du groupe reste notre priorité. La conformité doit donc naturellement épouser les réglementations, les cultures et les risques locaux. Cela suppose pour nous, département compliance global, de définir un cadre a minima et ensuite de donner les directions et ressources nécessaires pour aider les organisations locales à créer une compliance pertinente et proportionnée. Notre département anime également le réseau des compliance officers, à l’instar d’un « chef d’orchestre » de l’activité compliance du groupe.

Quelle est la place de l’éthique dans votre gouvernance?

Chez Atos, l’éthique s’exprime au travers de notre code éthique qui est l’instrument clé de notre organisation compliance et qui fait l’objet d’une révision régulière par un comité de déontologues externes et d’une revue par le conseil d’administration de la société. Il fait d’ailleurs l’objet d’un e-learning obligatoire pour tous les employés du groupe. Atos étant un groupe à la présence internationale, nous avons réfléchi à avoir un code par ­région, mais c’est une tâche compliquée à mettre en pratique. Nous avons également effectué un travail important pour simplifier notre gouvernance et nos procédures afin de n’avoir qu’une seule politique en matière d’éthique et de compliance, en complément du code éthique qui fixe un cadre d’obligations a minima pour les 40 managers du groupe.

Margaux Savarit-Cornali

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