Pierre-Olivier Bernard (Opleo) : « Rares sont les cabinets qui conseillent le dirigeant avant l’entreprise »
Décideurs. Sur quels pans juridiques Opleo accompagne-t-il ses clients dirigeants d'entreprise ?
Pierre-Olivier Bernard. Nous sommes effectivement présents aux côtés des entrepreneurs fondateurs, dirigeants, cadres managers, actionnaires familiaux et business angels dans le cadre de la gestion de leurs participations au capital d'entreprises, qu'ils soient porteurs de parts actifs ou passifs. Ce faisant, nos expertises, au nombre de dix-huit, s'articulent autour de trois pôles : le capital humain, le capital professionnel et le capital privé. Pour résumer, le positionnement d'Opleo, s'il est dédié à une typologie de clientèle spécifique, fait jouer à l'unisson plusieurs matières qui s'étendent de la fiscalité au social en passant par la compréhension des enjeux financiers liés aux management packages par exemple. Dit autrement, nous n'avons rien d'un cabinet de « practices » où l'ambition réside dans la connaissance exhaustive d'un domaine balisé.
Décideurs. Si l'on prend votre expertise transactionnelle, quelle est son application concrète ?
P.-O. B. Nos clients bénéficient d'abord d'un tiroir à double fond pour cette activité : le conseil et le contentieux. Concrètement, notre offre transactionnelle se retrouve sur le terrain du capital-investissement, lorsque nous accompagnons des investisseurs personnes physiques dans la négociation de leurs participations, et sur celui des management packages, activité très importante en ce qu'elle constitue l'origine de la clientèle d'Opleo. Enfin, nous assurons aussi le conseil des dirigeants fondateurs d'entreprises lors d'opérations de haut de bilan telles que les levées de fonds (négociation des pactes d'actionnaires, recomposition du capital, séparation du pouvoir financier du pouvoir politique...). Indépendamment de ces prestations, vous remarquerez que nous sommes toujours au soutien des individus et non des entreprises, même si cet accompagnement se révèle souvent être dans l'intérêt des deux parties. Rares sont les cabinets qui conseillent le dirigeant avant l'entreprise.
Décideurs. Vous assurez également le conseil patrimonial aux dirigeants. Quelle est votre cible ?
P.-O. B. Dans ce cadre, nous nous occupons des grands patrons, souvent propriétaires de beaux actifs, et qui investissent dans les entreprises dont ils ont la responsabilité mais aussi en dehors. Nous intervenons également auprès des dirigeants non exécutifs, membres des conseils d'administration, sur des sujets de rémunération de jetons de présence et d'encadrement de leur qualité d'administrateur. La responsabilité du dirigeant est une corde importante de notre arc.
Décideurs. Comment sortez-vous votre épingle du jeu face à la concurrence ? Où vos clients trouvent-ils une certaine valeur ajoutée ?
P.-O. B. Quelle que soit l'étape du parcours privé ou professionnel de notre client, nous lui donnons tous les outils permettant de prendre les décisions les plus adaptées à une situation dont on a dressé la big picture. Cette vision transverse nous permet de déceler les imbrications d'un sujet business dans plusieurs domaines : récemment, lors d'un deal, nous avons pu traiter le problème d'une exonération de biens professionnels d'un dirigeant à l'aune d'une autre question portant sur le mandat social. Le conflit prévisible entre droit du travail et fiscalité ne pouvait pas être traité en deux morceaux distincts, mais préférablement par l'arbitrage de ce rapport de forces de manière à ce que le client soit bien protégé et rémunéré.