Aussi bien en France que par son réseau mondial, le cabinet d’avocats d’affaires Taylor Wessing cultive ses particularités pour se démarquer tout en discrétion.

Né du rapprochement entre l’anglais Taylor Joynson Garrett et l’allemand Wessing & Berenberg Gossler en 2002, le cabinet propage ses traits de caractères à chacune de ses équipes?: facilité à entreprendre et rigueur dans le développement sont ses deux fils rouges.

 

Angleterre-Allemagne-France

 

Structurellement, Taylor Wessing bénéficie d’une organisation qui assure à la fois l’indépendance de ses bureaux locaux et l’intégration de chacun d’eux dans un réseau qui forme une réelle unité. «?Notre réseau nous apporte environ 20?% de notre chiffre d’affaires global, précise Gilles Amsallem, associé fondateur et managing partner. Depuis plus de dix ans, nous accompagnons nos clients dans les principales places financières puisqu’à travers nos vingt-huit bureaux dans le monde et plus de mille avocats, nous sommes présents dans seize pays d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient et même aux États-Unis à travers deux bureaux de représentation. Tout en conservant les spécificités de chaque bureau, comme la politique d’association, de rémunération ou les taux horaires, fixés librement. Pour l’avocat, la place du bureau de Paris dans la firme est identique à celle de la France dans l’Europe?: «?Taylor Wessing est un rapprochement “of equals”. Paris, en dépit de sa moindre taille avec une centaine de professionnels, comparé aux 350 avocats respectivement en Allemagne et en Angleterre, est un vrai centre d’activité et de décision, en lien étroit avec les bureaux allemands et anglais. Le cabinet parisien est d’ailleurs membre de droit des instances internationales de management du réseau, à l’instar de l’Angleterre et l’Allemagne?», indique Philippe Glaser, associé en charge de la communication du cabinet. Un noyau dur qui ne cesse d’étendre ses ramifications, la première extension du réseau TW après la France ayant porté sur l’intégration du cabinet e/n/w/c en Autriche et dans les pays de l’Est.

 

En mars?2012, le cabinet RHT Law de Singapour rejoint officiellement le réseau Taylor Wessing pour devenir RHT Law Taylor Wessing et porter le développement du réseau en Asie du Sud-Est par le biais d’«?Asean+ ». En juillet 2014, la firme a également établi deux bureaux de représentation aux États-Unis et se dédie à la gestion de clients américains et aux relations avec les cabinets d’avocats locaux partenaires. Taylor Wessing ne montre pour autant aucune velléité de traiter de sujets en droit américain ou de fusion transatlantique.

 

Plus récemment encore, la firme a intégré à son réseau le cabinet Deterink, bénéficiant ainsi de bureaux à Amsterdam et Eindhoven aux Pays-Bas. «?Nous travaillions depuis deux ans à l’intégration d’un cabinet néerlandais, explique Gilles Amsallem, puisque c’est un pays où les sièges sociaux des grandes entreprises sont nombreux. Nous avons choisi Deterink pour son adéquation avec un service positionné historiquement sur les secteurs d’activité où nous nous déployons également.?» «?Ceci est doublé d’une approche management de projet permettant d’identifier des solutions globales pour le compte des clients?», indique Claudia Jonath, associée fondatrice et deputy managing partner.

 

Cabinet de bâtonnier

 

Taylor Wessing est un des rares cabinets d’avocats international de bâtonnier. Paul-Albert Iweins en France et Axel Filges en Allemagne «?offrent, au-delà de leur expertise juridique une légitimité qui rassure le client?», explique Claudia Jonath. «?C’est aussi un réel atout pour nous assurer que nos avocats se comportent en respectant les règles déontologiques de la profession?», précise Gilles Amsallem.

 

La renommée du cabinet en France n’est plus à faire, particulièrement dans certaines matières. «?Je me suis adressé à Taylor Wessing parce que la réputation de Philippe Glaser dans le domaine du contentieux informatique est incontestable. Il a également le respect de ses confrères et des experts, explique Christophe Mairot, directeur juridique d’EMC Computer Systems en France, une société qui vient d’être rachetée au niveau mondial par Dell pour 67?milliards de dollars. En conseillant IBM France, Philippe Glaser est donc bien un nom qui résonne sur le marché de l’IT.

 

Restructuration

 

Le bureau de Paris ayant connu en 2008 le départ d’une partie des effectifs, une restructuration du cabinet s’est alors très rapidement mise en place. «?En seulement deux ans nous avons retrouvé une offre full service quasi complète, se souvient Gilles Amsallem. Cela a été l’occasion de réfléchir à la meilleure stratégie à adopter. Une équipe resserrée de dix associés en tire les enseignements pour accueillir les associés qu’ils auront sélectionnés avec soin. «?Nous sommes allés chercher des personnes que nous connaissions pour nous assurer à la fois de leur technicité et de leur capacité à s’intégrer, explique Claudia Jonath. Rejoignent alors l’équipe Valérie Aumage en IT, Évelyne Friedel en droit économique ou encore Alfred Fink en droit immobilier, par exemple. «?Deux associés sont très attentifs à des opportunités de lateral hiring, susceptibles de renforcer notre offre ou notre notoriété sur le marché?», précise Philippe Glaser.

 

Vrai relais de business

 

Depuis, le bureau de Paris n’a cessé d’asseoir son positionnement sur certains secteurs d’activité, en lien direct avec les bureaux historiques de la firme. En janvier dernier, l’équipe parisienne travaille, aux côtés de ses associés anglais, allemands et de leur réseau en Belgique, sur l’opération Esterline/Barco. Conseillant Esterline Corporation sur les aspects corporate M&A et sur les autorisations dans le cadre de l’acquisition de la division Defense & Aerospace de Barco.
Le corporate est en effet un vrai relais de business entre les départements. «?C’est l’équipe qui offre le plus d’opportunités de cross-selling, notamment en droit social, en droit de la concurrence, en IT et en tax, dont l’équipe est dirigée à Paris par notre associé Christophe Flaicher, explique Philippe Glaser. Une démarche illustrée par une de leur cliente historique, Violaine Chain, directrice juridique de Mandarin Cinéma?: «?Les synergies entre les associés sont très fortes chez Taylor Wessing. Je travaille habituellement avec le département IP/Médias, mais lorsqu’une autre expertise doit être sollicitée, la fluidité à l’intérieur du cabinet est réelle et j’y trouve un service équivalent et une réactivité assurée.

 

L’activité dédiée aux médias et à l’entertainment de Taylor Wessing fait beaucoup parler d’elle à Paris. Dernièrement, l’équipe de Christian Valsamidis et Claire Saint-Laurent Mantoux conseillait la société On Entertainment dans le cadre du financement, de la production et de la distribution mondiale du film Le Petit Prince.

 

Transparence

 

La fluidité des interventions se traduit également lors de l’élaboration de la stratégie procédurale. Tout cela avec une transparence exemplaire côté factures. Les directeurs juridiques interrogés évoquent tous une facturation idoine, du forfait pour certains, du sur-mesure pour d’autres. «?J’ai connu dernièrement une surcharge de travail avec sept films en production (au lieu de trois par an habituellement). Ce besoin exceptionnel a fait l’objet d’une discussion au cours de laquelle nous avons planifié les contrats confiés au cabinet habituellement gérés en interne chez Mandarin et les frais complémentaires qu’il faudra engager, explique Violaine Chain. La directrice juridique, qui travaille avec Taylor Wessing depuis sept ans, explique que le cabinet représenté par Christian Valsamidis est présent auprès de Mandarin depuis sa création. Et son intervention est toujours appréciée tant dans la gestion des dossiers, comme pour La Conquête ou Yves Saint Laurent, que lors de ces brèves apparitions dans certains longs-métrages.

 

Le feu des projecteurs n’effraie pas non plus Didier Domat, associé responsable du département sport, dont l’une des spécialités est d’être présent aux côtés de sportifs comme Tony Parker ou Mathieu Valbuena. Des passions diffusées à toute l’équipe pour faire partager événements sportifs et séances de cinéma en avant-première. Cela pour le plus grand plaisir de la centaine de professionnels qui exercent chez Taylor Wessing à Paris.

 

 

Pascale D'Amore

 

Photo : Gilles Amsalem, managing partner, et Claudia Jonath, deputy managing partner

Crédit photo : Pascale D'Amore

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