Quand les avocats connaissent, aussi, la crise : la valse des cabinets d'avocats

Le modèle des cabinets qui ne sont ni des firmes internationales, ni des cabinets de niche, montre plus de difficultés à rester concurrentiel. Seuls les meilleurs cabinets d'avocats d'affaires tirent leur épingle du jeu en proposant un service sur mesure.

C’est le cas des boutiques créées par des anciens associés de cabinets de renom, fondées pour proposer un service haut de gamme auprès d’une clientèle de grands groupes ou de PME en croissance. Le premier à lancer le mouvement est VGG (Villey Grolleaud Girard), ouvert en janvier?2013 par trois anciens associés de chez Darrois : Daniel Villey, Pascale Girard et Yann Grolleaud. Leur service transactionnel (corporate M&A, tax et contentieux) a déjà séduit un nouvel associé, Frédéric Grillier, en provenance d’Herbert Smith Freehills. Quelques mois après, le marché a vu la création du cabinet de l’ancien numéro deux de la Caisse des dépôts et consignation, Antoine Gosset-Grainville, BDGS, avec trois de ses ex-associés chez Gide : Antoine Bonnasse, Youssef Djehane et Jean-Emmanuel Skovron, rejoints par la suite par Marc Loy, avocat star en M&A. Autre création de cabinet très remarquée : Dethomas Kopf, qui a rapidement fusionné avec Juvigny Peltier. Le cabinet a depuis grandi pour former un groupe de six associés (avec Thibault Reymond et Didier Fornoni). Il est encore trop tôt pour que ces nouveaux cabinets soient étudiés dans le Décideurs 100.

Les boutiques corporate ne sont pas les seules à faire un carton. Le droit social est un autre exemple de matière de niche qui sait répondre aux demandes des clients. Les géants de la matière affichent année après année un chiffre d’affaires et des effectifs en croissance. Ils font naturellement des petits. Les boutiques en droit social sont plusieurs à être créées chaque année. En 2015, relevons par exemple Fidere Avocats, et ses avocats en provenance de Capstan, tout comme Arnaud Gris qui a fondé par Arg Avocats.

Plus dure sera la chute

D’autres cabinets, en revanche, ont tiré leur révérence. Le phénomène est régulier aux États-Unis, avec la fermeture de quelques structures chaque année. Le cabinet de Las Vegas Gordon Silver est le dernier exemple en date. Mais à Paris aussi les cessations d’activité de quelques cabinets, souvent passées inaperçues, confirment la difficulté à demeurer concurrentiel sur un marché resserré. Le cabinet Praxes s’est disloqué, tous les associés ayant rejoint des cabinets différents. Philippe Rozec, avocat reconnu en droit social, exerce maintenant chez De Pardieu Brocas Maffei avec son équipe. Le français Courtois Lebel, dont la fermeture a été démentie par les associés, a tout de même perdu plusieurs associés phares dont Sébastien Robineau, ancien managing partner, qui a créé Homère, Géraud de Franclieu, parti chez Sekri Valentin Zerrouk, et Kim Campion, avocat spécialisé en droit social qui propose à présent ses services chez Charles Russell Speechlys.

Les cabinets canadiens sont également en pleine transition à Paris. Alors qu’il y a quelques années, ils ambitionnaient de conquérir la capitale française, les rétropédalages sont nombreux. Fasken Martineau, ouvert en 2009 avec l’intégration de l’équipe de Gravel, Leclerc & Associés, cherche petit à petit une reconversion. Le cabinet ne fait plus partie du Décideurs 100. Quant à Heenan Blaikie, une firme qui a cessé ses activités au Canada, elle devient Heenan Paris pour prendre son indépendance autour d’une équipe inchangée dirigée par Jean-François Mercadier mais ne fait pas encore partie du Décideurs 100.

Les derniers-nés

Les cabinets d’avocats d’affaires crées entre juin 2014 et juin 2015 sont aussi nombreux que les années précédentes.

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