«?La condition pour s’implanter quelque part est d’abord de détecter le talent juridique?»
Entretien avec John Quinn, associé fondateur, Quinn Emanuel
Décideurs. Qu’est-ce qui explique le succès de Quinn Emanuel ?
John Quinn. La clé, bien sûr, est de gagner des litiges. Notre modèle est également très puissant. Nous ne sommes pas un cabinet d’avocats full service, nous n’avons pas la prétention d’être le meilleur dans tous les domaines. Nous faisons seulement une chose – la résolution des litiges – et nous pensons être parmi les meilleurs dans ce domaine. Un autre facteur clé est bien sûr la qualité de nos avocats. La plus importante décision qu’un avocat puisse prendre dans sa vie professionnelle est de savoir dans quel environnement il exerce le droit. Nous avons toujours recruté les meilleurs collaborateurs issus des meilleures facultés de droit et des associés exceptionnels choisis
de manière sélective. La qualité attire la qualité.
Avant d’entamer notre expansion internationale, nous avons longtemps et sérieusement réfléchi à l’idée d’étendre notre modèle de contentieux à l’extérieur des États-Unis, d’abord à Londres et à Tokyo. Bien qu’il existe plus de cent cabinets d’avocats américains présents à Londres, il n’en est pas un seul qui s’y soit installé pour faire uniquement du contentieux. Ainsi, aucun précédent ne pouvait garantir notre succès à Londres. Nous avons tout de même décidé de tenter l’aventure londonienne et nous avons eu du succès très rapidement. Notre stratégie a été de nous concentrer dans un premier temps sur les contentieux face aux grandes banques. Notre pratique, s’est, depuis, considérablement élargie.
Plus généralement, notre stratégie d’expansion internationale n’est pas celle qui consiste à décider de nous installer dans une ville puis de chercher la personne qui convient. C’est l’inverse, comme cela a été le cas à Paris, où nous avons rencontré Philippe Pinsolle, et décidé en septembre 2012 de construire un bureau autour de lui. La première et la plus importante chose est le talent juridique.
Décideurs. Comment décririez-vous la culture et les valeurs de Quinn Emanuel ?
J. Q. La pratique du droit à un niveau très élevé est un investissement à long terme, aucun raccourci n’est envisageable. Pour vous faire gagner, nous devons travailler dur, et c’est exactement ce que nous faisons. La qualité n’est pas garantie par les vêtements que vous portez. Nous pensons également que les bureaux somptueux dans des bâtiments prestigieux ne permettent pas de gagner des procès ! Ils gonflent les frais généraux et nous coûtent souvent autant qu’à nos clients. En revanche, la collaboration et le soutien mutuel sont des éléments clés de la culture de notre cabinet. Nous misons sur le soutien mutuel total. Et aucun client «?n’appartient?» à un associé. Ce serait complètement contre la culture de notre cabinet que de faire preuve de possessivité dans la relation client. Cette attitude nous permet de traiter chaque question avec la meilleure expertise juridique.
Décideurs. Qu’en est-il du système de rémunération des associés ?
J. Q. Nous ne fonctionnons pas sur le mécanisme du lockstep. Quatre fois par an, nous vidons les caisses en suivant quelques principes directeurs : pas de changements majeurs d’un trimestre à l’autre, une transparence totale et l’implication de tout le monde. Sur la base de commentaires que je reçois, je propose un projet de répartition des profits entre tous les associés, un projet soumis à commentaires. De manière générale, ce système fonctionne bien puisque sur les 175 associés, seuls quelques rares souhaitent discuter. Nous n’avons jamais eu de différends au sujet de la rémunération.
Décideurs. Vous êtes passé de quatre avocats à six cents en 27 ans. Comment cela se gère-t-il ?
J. Q. Nous n’avons pas vraiment fait de plan à long terme. Une exception à cette règle est cependant l’ouverture de notre pratique d’arbitrage international, une décision que nous avons prise il y a déjà deux ans et qui a abouti à plusieurs recrutements à Londres, Washington DC et New York. Cette stratégie est également à l’origine de l’ouverture des bureaux de Paris et Hongkong cette année. Nous sommes opportunistes puisque nous sommes toujours à l’affût de talents et cherchons à répondre aux besoins non satisfaits sur le marché. Nous pensons notre firme à l’image de la devise olympique qui est «?plus haut, plus loin, plus vite.?»
Lire L'art du litige par Quinn Emanuel
John Quinn. La clé, bien sûr, est de gagner des litiges. Notre modèle est également très puissant. Nous ne sommes pas un cabinet d’avocats full service, nous n’avons pas la prétention d’être le meilleur dans tous les domaines. Nous faisons seulement une chose – la résolution des litiges – et nous pensons être parmi les meilleurs dans ce domaine. Un autre facteur clé est bien sûr la qualité de nos avocats. La plus importante décision qu’un avocat puisse prendre dans sa vie professionnelle est de savoir dans quel environnement il exerce le droit. Nous avons toujours recruté les meilleurs collaborateurs issus des meilleures facultés de droit et des associés exceptionnels choisis
de manière sélective. La qualité attire la qualité.
Avant d’entamer notre expansion internationale, nous avons longtemps et sérieusement réfléchi à l’idée d’étendre notre modèle de contentieux à l’extérieur des États-Unis, d’abord à Londres et à Tokyo. Bien qu’il existe plus de cent cabinets d’avocats américains présents à Londres, il n’en est pas un seul qui s’y soit installé pour faire uniquement du contentieux. Ainsi, aucun précédent ne pouvait garantir notre succès à Londres. Nous avons tout de même décidé de tenter l’aventure londonienne et nous avons eu du succès très rapidement. Notre stratégie a été de nous concentrer dans un premier temps sur les contentieux face aux grandes banques. Notre pratique, s’est, depuis, considérablement élargie.
Plus généralement, notre stratégie d’expansion internationale n’est pas celle qui consiste à décider de nous installer dans une ville puis de chercher la personne qui convient. C’est l’inverse, comme cela a été le cas à Paris, où nous avons rencontré Philippe Pinsolle, et décidé en septembre 2012 de construire un bureau autour de lui. La première et la plus importante chose est le talent juridique.
Décideurs. Comment décririez-vous la culture et les valeurs de Quinn Emanuel ?
J. Q. La pratique du droit à un niveau très élevé est un investissement à long terme, aucun raccourci n’est envisageable. Pour vous faire gagner, nous devons travailler dur, et c’est exactement ce que nous faisons. La qualité n’est pas garantie par les vêtements que vous portez. Nous pensons également que les bureaux somptueux dans des bâtiments prestigieux ne permettent pas de gagner des procès ! Ils gonflent les frais généraux et nous coûtent souvent autant qu’à nos clients. En revanche, la collaboration et le soutien mutuel sont des éléments clés de la culture de notre cabinet. Nous misons sur le soutien mutuel total. Et aucun client «?n’appartient?» à un associé. Ce serait complètement contre la culture de notre cabinet que de faire preuve de possessivité dans la relation client. Cette attitude nous permet de traiter chaque question avec la meilleure expertise juridique.
Décideurs. Qu’en est-il du système de rémunération des associés ?
J. Q. Nous ne fonctionnons pas sur le mécanisme du lockstep. Quatre fois par an, nous vidons les caisses en suivant quelques principes directeurs : pas de changements majeurs d’un trimestre à l’autre, une transparence totale et l’implication de tout le monde. Sur la base de commentaires que je reçois, je propose un projet de répartition des profits entre tous les associés, un projet soumis à commentaires. De manière générale, ce système fonctionne bien puisque sur les 175 associés, seuls quelques rares souhaitent discuter. Nous n’avons jamais eu de différends au sujet de la rémunération.
Décideurs. Vous êtes passé de quatre avocats à six cents en 27 ans. Comment cela se gère-t-il ?
J. Q. Nous n’avons pas vraiment fait de plan à long terme. Une exception à cette règle est cependant l’ouverture de notre pratique d’arbitrage international, une décision que nous avons prise il y a déjà deux ans et qui a abouti à plusieurs recrutements à Londres, Washington DC et New York. Cette stratégie est également à l’origine de l’ouverture des bureaux de Paris et Hongkong cette année. Nous sommes opportunistes puisque nous sommes toujours à l’affût de talents et cherchons à répondre aux besoins non satisfaits sur le marché. Nous pensons notre firme à l’image de la devise olympique qui est «?plus haut, plus loin, plus vite.?»
Lire L'art du litige par Quinn Emanuel