Non content d’avoir conquis la France entière, le cabinet modèle, presque centenaire, ne cesse d’améliorer son business plan.
En octobre?2012, Fidal a choisi de porter à sa tête le tandem composé d’Yves de Sevin, directeur général, et Régis Lassabe, président du directoire. Leurs objectifs : mettre à profit les exceptionnelles ressources du cabinet pour regrouper stratégiquement les entités parisiennes, concrétiser ses ambitions en province et développer l’activité à l’international. Trois dimensions significatives sans lesquelles Fidal ne serait pas Fidal.

La modernité parisienne
Un des critères de distinction de Fidal par rapport à ses concurrents est indéniablement l’adaptabilité (cf. «?De la Fiduciaire de France à Fidal, l’histoire d’une réussite?» ci-dessous). La structure n’a cessé de se transformer, jusque dans ses métiers, pour toujours être en phase avec la législation, les attentes des clients et le contexte économique. Changement de nom, de réseau, de structure juridique, de métiers : l’esprit visionnaire de ses dirigeants l’a toujours menée au plus haut niveau d’intervention.
En 2013, l’un des principaux défis du directoire nouvellement constitué est le regroupement des équipes parisiennes. Fidal va ainsi réunir les deux entités, la direction internationale, située à la Défense, et la direction parisienne, implantée à Neuilly. L’idée fondamentale qui guide ce projet est de faire de Fidal le cabinet incontournable de la place parisienne.
Effet immédiat : la communication entre les avocats s’en trouvera renforcée. La fluidité en ressortira ainsi améliorée, tant dans le traitement des dossiers que dans l’échange d’informations en interne. L’opération devrait aboutir avec l’emménagement dans de nouveaux locaux prévu pour le premier semestre 2014. «?Le vaisseau parisien ainsi optimisé sera à même de mieux contribuer à valoriser l’ensemble du cabinet?», assure le duo ayant pris la tête du navire amiral des cabinets français. Le regroupement de la marque permettra à l’offre du cabinet d’être mieux identifiable par les clients.

Objectif : fluidité
La nouvelle organisation vise également à optimiser les compétences dans chacun des bureaux et à organiser intelligemment la multiplication des contacts clients. Cette fluidité est d’ores et déjà assurée par l’organisation matricielle de Fidal : une direction technique et une direction opérationnelle. Les cinquante avocats de la direction technique sont en lien avec les directeurs de département de chacune des directions régionales, formant ainsi une équipe technique nationale décentralisée (voir l’organigramme ci dessous). Chaque directeur régional manage le business de son unité en identifiant les personnes, les métiers, les dossiers, les clients, etc. C’est le chef d’orchestre de sa région et le relais du directoire auprès de ses équipes. Cette organisation décentralisée permet une remontée d’information rigoureuse pour mettre en relation les différents bureaux en assurant un traitement optimal du dossier. En matière de notification de redressement fiscal par exemple, tous les dossiers portant sur des chefs de redressement sont identifiés et centralisés par la direction technique. Fidal parvient ainsi à identifier les problématiques devant donner lieu à l’établissement d’une doctrine interne.

Une organisation dédiée à une large clientèle
Le cabinet a également affiné son organisation en constituant des groupes de travail par secteurs économiques (distribution, industrie, etc.) qui complètent les métiers ou spécialités de chacune des matières juridiques (droit fiscal, droit social, contentieux, etc.). Cette répartition pluridimensionnelle permet au cabinet de proposer l’expertise de spécialistes tout en gardant une vision globale de l’activité des sociétés servies. Avec 50 000 clients et un service de niche dans chacune de ces matières, le cabinet parvient à faire du full service tout en gardant une intervention ultraspécialisée qui va de la société du CAC 40 à la PME en passant par les professions libérales et les institutions publiques.
«?Grâce à notre implantation régionale et à la fluidité que nous améliorons dans nos équipes, nous sommes capables de suivre et d’accompagner cette grande diversité de clients, en restant fidèles à notre principe fondamental : la bonne personne à la bonne place?», explique Yves de Sevin. Le cabinet travaille sur la récurrence de la relation client, en proposant des abonnements lorsque la situation s’y prête. Fidal traite également les aspects contentieux pour lesquels les implantations en régions sont un réel atout. Ainsi, les grands acteurs nationaux trouvent chez Fidal des avocats rompus à la plaidoirie pour suivre leurs contentieux commerciaux ou prud’homaux localement grâce à des correspondants dans tous les tribunaux. Centralisée, la méthode se révèle d’autant plus efficace. Pour preuve, la part du contentieux dans le chiffre d’affaires du cabinet est en constante hausse, atteignant 12?% en 2012, soit environ trente millions d’euros.

La politique RH : un outil stratégique
Cette philosophie d’organisation et de croissance fait de Fidal une firme qui attire les talents, sachant les fidéliser et les promouvoir par la suite. L’organisation régionale du cabinet s’accompagne d’une politique nationale des ressources humaines. Fidal offre une mobilité exceptionnelle qui permet aux projets professionnels de rencontrer une offre remarquable de possibilités.
Les évolutions de carrière se déclinent en trois volets : la progression à travers un programme de formation ambitieux, les carrières en régions et des opportunités managériales dans chacun des bureaux et des postes stratégiques. Une fonction de directeur régional, par exemple, peut amener à manager plus de cent cinquante personnes. «?Tous nos collaborateurs n’ont pas les mêmes souhaits ni les mêmes ambitions. Nous accompagnons les carrières en fonction des compé­tences et des objectifs personnels?», précise Régis Lassabe.

La force des régions
Paris, avec son chiffre d’affaires de cent millions d’euros en 2012, est la première implantation de Fidal. Mais avec ses 317,7?millions d’euros de chiffre d’affaires au total (en hausse de 2,5?%), le cabinet s’appuie sur ses implantations régionales, qui représentent plus de deux tiers de son activité. Les dix-huit directeurs régionaux de Fidal créent une vraie politique décentralisée et parviennent à faire émerger de nouvelles matières et spécialités, participant ainsi directement au développement global de la firme. Dix pour cent des spécialistes en droit français de l’environnement, c’est-à-dire ceux qui ont obtenu le certificat de spécialisation décerné par le Conseil national des barreaux, exercent par exemple chez Fidal. Cette spécialité s’est tout d’abord développée depuis le bureau de Bordeaux pour aujourd’hui s’étendre à plusieurs équipes régionales. Le management de cette activité se fait donc aussi naturellement que stratégiquement depuis cette autre place forte du cabinet que constitue la capitale girondine. Fidal est ainsi parvenu à anticiper les besoins des clients en portant à maturité un projet né il y a huit ans. Autre exemple, le groupe de travail crédit d’impôts liés aux métiers de l’art est dirigé depuis Saint-Lô grâce à la mobilisation de plusieurs professionnels qui avaient développé cette spécialité.

Équipes inter-bureaux
Avec une présence dans quatre-vingt-dix villes françaises, il n’est certes pas possible d’avoir l’ensemble des compétences spécialisées de l’offre full service dans chacune des implantations. En revanche, le cabinet mobilise au quotidien des spécialistes qui interviennent hors de leur territoire habituel pour répondre aux besoins d’autres régions et rendre un service optimal aux clients. «?Notre objectif est de mettre le potentiel des 1 350 avocats du cabinet à la disposition de l’avocat là où il se trouve pour le meilleur traitement possible de la problématique des clients?», précise Régis Lassabe.
Cette fluidité se retrouve également entre les bureaux d’une même région. Pour l’accompagnement des PME/PMI à capitaux familiaux, une équipe spécialisée en optimisation patrimoniale des dirigeants intervient par exemple depuis Nancy sur les dossiers des autres bureaux (lire l’entretien avec Benoît Hertfelder). Les prix de transfert, qui constituent une spécialité du droit fiscal, suivent la même logique. Si le besoin dans cette spécialité se fait sentir de manière récurrente au sein d’une équipe, celle-ci entame alors un recrutement. Finalement, faire appel à une expertise voisine assure un développement serein de l’équipe locale. Cela n’induit cependant pas que les régions ne se préoccupent que de leur propre développement. La participation des équipes locales à la croissance de l’activité extraterritoriale de Fidal joue pour beaucoup.

Le cap de l’international
La politique à l’international de Fidal s’appuie notamment sur le rapprochement des deux entités parisiennes et sur la participation des régions à la stratégie globale de la firme.
«?Notre objectif est que la totalité du cabinet apporte aux réseaux, et que les réseaux apportent à la totalité du cabinet, indique Yves de Sevin. L’international est une préoccupation de l’ensemble du cabinet. Nombreux sont les bureaux régionaux dont la part de dossiers à l’étranger est significative, comme Strasbourg, Lyon ou Nantes pour ne citer qu’eux.?» Fidal veut en effet allier son expertise internationale parisienne avec ses compétences régionales. Toutes les têtes de pont régionales présentent une activité au-delà des frontières hexagonales, variable selon leur positionnement géographique et leur propension naturelle à développer une clientèle étrangère, en lien avec les spécialistes parisiens. Le cabinet a un accord de collaboration non exclusif avec KPMG Tax international. Par ailleurs, et sous l’impulsion des directoires successifs, Fidal a finalisé la conclusion de partenariats à l’étranger. En février 2011, le cabinet devient ainsi partenaire de Siqueira Castro Advogados et étend son intervention en Amérique latine et plus globalement en Afrique lusophone. En juin 2012, Fidal conforte ses positions en signant un partenariat non exclusif avec Miller Thomson, un cabinet pluridisciplinaire qui bénéficie, avec douze bureaux, de l’une des meilleures implantations au Canada.
Ce tournant va permettre à Fidal de se constituer un club privilégié avec cinq piliers : l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Asie, l’Europe et la France, bien sûr.

Plus loin encore
Fidal bénéficie également de filiales au Vietnam, en Algérie et en Tunisie, trois structures faisant partie intégrante du réseau Fidal. Pour son intervention dans les pays où il ne dispose pas d’implantation ni de partenariat, le cabinet s’organise en «?desk?» avec des équipes dédiées à certains pays ; une quinzaine de desks existe à ce jour (Chine, Italie, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni, notamment). Du financement de projet à la mobilité internationale en passant par la fiscalité internationale, son intervention est proche du full service. Le cabinet intervient aux côtés de banques locales et françaises, de sociétés d’investissement et d’entrepreneurs privés et publics.
Pour gérer l’activité au niveau mondial, Fidal a mis en place un comité à l’international. D’horizons différents, les membres de ce comité sont force de proposition et de mise en œuvre pour de nouveaux partenariats avec les cabinets étrangers et sur l’évolution de la stratégie internationale.

Récolter les fruits
Le tournant du full service a été déterminant pour Fidal. Il a conduit à la mise en place d’une organisation orientée à la fois vers la mise en perspective des compétences locales et la détermination d’une politique générale. Reste alors à récolter les fruits de ces investissements. 2013 est l’année de l’aboutissement des projets : «?En 2012, lors de notre élection nous avons dit ce que nous allions faire. En 2013, nous allons faire ce que nous avions dit?», confirme Régis Lassabe. Fidal garde en tête ses maîtres mots : excellence, confiance, respect dans l’unité du cabinet. Trois valeurs qui continueront à porter haut la marque Fidal en France et dans le monde.



De la Fiduciaire de France à Fidal, l’histoire d’une réussite

La Fiduciaire de France voit le jour en 1922 à Grenoble pour rassembler sous un seul et même toit experts-comptables et conseillers juridiques. La firme part ensuite à l’assaut des régions, mais en 1945, l’ordonnance réglementant la profession des experts-comptables conduit à la scission de la structure. Deux entités vont alors coexister : la Fiduciaire de France, qui deviendra plus tard KPMG et qui regroupe les activités d’experts-comptables, et la Société juridique et fiscale de France d’autre part, futur cabinet Fidal. Si Fidal et la Fiduciaire de France n’avaient pas d’actionnariat croisé, la cohésion survivait bel et bien avec des instances managériales partagées, une clientèle et des locaux communs. En 1990, un second «?big bang?» réglementaire va obliger les deux entités à changer la donne. Lors de la fusion des professions d’avocat et de conseil juridique, les actionnaires historiques (la famille Galtier) sont contraints de se retirer : la nouvelle réglementation oblige les sociétés d’avocats à n’être plus détenues que par des avocats.
Les avocats rachètent donc la participation de la famille Galtier et en 1992, la Société juridique et fiscale de France devient Fidal. Après une période de transition de cinq ans, Fidal est détenu à 100?% par des avocats. En parallèle, et dans un contexte de mondialisation des affaires, Fidal et la Fiduciaire de France veulent s’adosser à un réseau international d’audit et de conseil fiscal. Le choix se porte sur le réseau KPMG. La Fiduciaire de France devient alors KPMG SA. Fidal adhère à son réseau. Mais l’affaire Enron, en 2002, va conduire à une séparation forcée. Fidal quitte le réseau KPMG et signe un accord
de coopération non exclusif afin de poursuivre notamment une collaboration technique avec le département tax de KPMG International. Les instances communes sont dissoutes et la prise de locaux séparés valide l’évolution.



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