Shoosmiths, Weil Gotshal et DWT arrivent en tête des cabinets préférés des avocats anglais.
Dans quel cabinet aimeriez-vous travailler?
Le site juridique Legal Week vient de publier son rapport Employee Satisfaction Survey 2014 pour déterminer quels sont les cabinets les plus attractifs et quelles en sont les raisons. L’entreprise a ainsi recueilli l’opinion de 2 500 avocats des grands cabinets implantés au Royaume-Uni.
Shoosmiths, Weil, DWF, Mishcon de Reya et Travers Smith mènent la danse
Shoosmiths, déjà vainqueur l’année dernière, reste à la tête du classement en 2014. Le cabinet se décrit lui-même comme offrant à ses avocats un cadre de travail « ouvert et aéré » dans lequel ils peuvent prospérer et apprécier un « rafraîchissant manque de hiérarchie, sans emphase ni arrogance ». Créé en 1845, ce cabinet anglais compte plus de sept cents avocats, dont cent trente associés, et dix bureaux au Royaume-Uni. Son expertise porte principalement sur le droit commercial et des affaires, le droit social, l’immobilier et la finance. Son chiffre d’affaires s’élève à 109 millions d’euros en 2013.
En deuxième place du podium, figure le cabinet d’affaires Weil Gotshal & Manges, spécialisé en business, finance et restructuration, corporate, droit transactionnel et droit fiscal. Le cabinet américain dispose de vingt bureaux à travers le monde, dont neuf aux États-Unis, pour environ 1 200 avocats. En 2013, son chiffre d’affaires était de 924 millions d’euros. Weil prône « la diversité et l’intégration » comme deux valeurs fondamentales du cabinet depuis sa création en 1931. Il met particulièrement en avant la diversité des membres de sa direction, prouvant l’absence de discrimination raciale, religieuse ou ethnique, ou qui serait fondée sur le genre, l’âge ou l’orientation sexuelle. Ainsi, le cabinet affirme que 24 % de son équipe dirigeante est composée de femmes et n’a pas peur de révéler que l’un de ses leaders est « ouvertement gay ».
Le britannique DWF se place en troisième position. Ses 545 avocats, dont 296 associés, sont répartis dans treize bureaux tous implantés au Royaume-Uni. Le cabinet affiche en 2013 un chiffre d’affaires de 236 millions d’euros. Sa stratégie de management passe par la valorisation de ses collaborateurs. Ainsi, le cabinet reconnaît lui-même que pour attirer et conserver les avocats les plus performants, il doit « penser au-delà de l’argent et avoir une réflexion créative sur les avantages sociaux et les politiques et les pratiques de travail » afin d’offrir à son personnel les meilleures conditions de travail possible. DWF affirme encourager ses collaborateurs à se dépasser, mettre en place des entretiens annuels et semi-annuels de développement et de performance, et favoriser leur formation continue et leur participation aux évènements culturels de la profession. Surtout, le cabinet prêche un « sens fort de l’écoute, de la consultation et de la réactivité » pour que son personnel contribue à la vision et à la stratégie de l’entreprise.
Vient ensuite Mishcon de Reya qui exerce dans les domaines du contentieux, du droit commercial et de l’arbitrage international. En 2013, il figurait en douzième position dans le classement des meilleures entreprises où travailler, selon The Sunday Times. Le cabinet a pour valeur fondamentale le travail d’équipe et le soutien mutuel. Il affirme ainsi soutenir « la diversité, le respect de l'individu et l'expression de talents » afin que son personnel puisse « développer à la fois son propre potentiel et le potentiel de l’entreprise ». Apparu sous l’impulsion de Victor Mishcon en 1937, le cabinet compte aujourd’hui 320 avocats, dont 85 associés, à Londres et New York, pour un chiffre d’affaires de 104 millions d’euros.
Enfin, le cabinet généraliste anglais Travers Smith, dont l’existence remonte à plus de deux siècles, apparaît également parmi les cinq premiers cabinets dans lesquels les avocats souhaiteraient travailler. Ses soixante-six associés exercent dans plus de dix-sept domaines de compétences différents et ont permis d’atteindre un chiffre d’affaires de 108 millions d’euros pour le cabinet en 2013. Travers Smith recommande lui aussi la diversité de son personnel. Selon le cabinet, « une main-d'œuvre diversifiée améliore le service que nous offrons à nos clients et les résultats dans un environnement plus stimulant et enrichissant dans lequel travailler ». Il accorde également une grande importance aux activités pro bono et associatives à travers l’organisation de collectes de fonds en faveur de diverses associations renouvelées annuellement et le soutien apporté aux initiatives communautaires locales. Dès lors, le cabinet encourage ses collaborateurs à donner de leur temps pour des activités extraprofessionnelles telles que la lecture dans les écoles ou le soutien scolaire pour les enfants issus de milieux défavorisés.
Divers critères de satisfaction
Les résultats de l’enquête démontrent que, globalement, les avocats sont plus heureux cette année avec une satisfaction globale de 7,1 sur 10, contre 6,8 en 2013.
Pour la deuxième année consécutive, les premiers critères de satisfaction des avocats sont leur valorisation au sein du cabinet, l’équilibre entre travail et vie privée et le comportement des associés à leur égard. Ils accordent également plus d’importance à leurs perspectives de développement de carrière qu’à leur rémunération, ce dernier critère n’apparaissant qu’en septième position dans le classement. Toutefois, le rapport souligne que la question des primes versées par les cabinets est celle qui génère le plus grand écart dans les réponses collectées, aussi bien s’agissant de son degré d’importance que du niveau de satisfaction des avocats. Des Cahill, directeur de recherche chez Legal Week, explique qu’il est difficile pour les cabinets d’obtenir de bons scores quant à la rémunération versée aux avocats. Il relève néanmoins une hausse du degré de satisfaction qui passe de 4,6 en 2013 à 5 en 2014.
Par ailleurs, la volonté de mobilité des avocats a considérablement augmenté ces dernières années. Ainsi, 21 % des répondants déclarent être actuellement à la recherche d’un autre poste, contre 20 % l’année dernière et seulement 16 % en 2005. Cela concerne généralement ceux qui sont les moins satisfaits de la manière dont ils sont traités par les associés. Des Cahill précise cependant que tous ne souhaitent pas quitter leur cabinet pour en intégrer un autre puisque beaucoup ont la volonté de se mettre à leur propre compte. Un certain nombre se dit également prêts à changer de cabinet pour passer du statut de collaborateur à celui d’associé, si l’occasion venait à se présenter. En effet, il apparait que 47 % des avocats interrogés ont la volonté de devenir associés.
Le rapport met également en avant les disparités qui existent entre les hommes et les femmes. On constate que les femmes accordent plus d’importance que les hommes à la question de leur valorisation au sein du cabinet. D’autre part, seules 33 % des avocates déclarent vouloir devenir associées contre 51 % des hommes. Cette année, Linklaters est devenu le premier cabinet du Magic Circle à fixer des objectifs de mixité, s’alignant sur d’autres cabinets tels qu’Ashurst, Pinsent Masons et Herbert Smith Freehills, qui souhaitent placer davantage de femmes à des rôles de direction. L’enquête suggère toutefois qu’il faudra du temps avant de ressentir les effets de telles aspirations.
Enfin, la diversité au sein des cabinets ne semble pas constituer une préoccupation majeure pour les personnes interrogées. Pourtant, les tentatives des cabinets pour aborder ces questions sont perçues favorablement par les avocats puisque leur degré de satisfaction quant à celles-ci s’élève à 7,1.
En dépit de ces critères de satisfaction, dont certains revêtent une importance particulière pour les avocats, certains cabinets sont réticents à l’idée de modifier leur culture de travail alors même qu’ils n’ont pas nécessairement la volonté d’être perçu comme un endroit « agréable » où travailler mais simplement comme un « bon » cabinet où travailler.
Pauline Carmel
Shoosmiths, Weil, DWF, Mishcon de Reya et Travers Smith mènent la danse
Shoosmiths, déjà vainqueur l’année dernière, reste à la tête du classement en 2014. Le cabinet se décrit lui-même comme offrant à ses avocats un cadre de travail « ouvert et aéré » dans lequel ils peuvent prospérer et apprécier un « rafraîchissant manque de hiérarchie, sans emphase ni arrogance ». Créé en 1845, ce cabinet anglais compte plus de sept cents avocats, dont cent trente associés, et dix bureaux au Royaume-Uni. Son expertise porte principalement sur le droit commercial et des affaires, le droit social, l’immobilier et la finance. Son chiffre d’affaires s’élève à 109 millions d’euros en 2013.
En deuxième place du podium, figure le cabinet d’affaires Weil Gotshal & Manges, spécialisé en business, finance et restructuration, corporate, droit transactionnel et droit fiscal. Le cabinet américain dispose de vingt bureaux à travers le monde, dont neuf aux États-Unis, pour environ 1 200 avocats. En 2013, son chiffre d’affaires était de 924 millions d’euros. Weil prône « la diversité et l’intégration » comme deux valeurs fondamentales du cabinet depuis sa création en 1931. Il met particulièrement en avant la diversité des membres de sa direction, prouvant l’absence de discrimination raciale, religieuse ou ethnique, ou qui serait fondée sur le genre, l’âge ou l’orientation sexuelle. Ainsi, le cabinet affirme que 24 % de son équipe dirigeante est composée de femmes et n’a pas peur de révéler que l’un de ses leaders est « ouvertement gay ».
Le britannique DWF se place en troisième position. Ses 545 avocats, dont 296 associés, sont répartis dans treize bureaux tous implantés au Royaume-Uni. Le cabinet affiche en 2013 un chiffre d’affaires de 236 millions d’euros. Sa stratégie de management passe par la valorisation de ses collaborateurs. Ainsi, le cabinet reconnaît lui-même que pour attirer et conserver les avocats les plus performants, il doit « penser au-delà de l’argent et avoir une réflexion créative sur les avantages sociaux et les politiques et les pratiques de travail » afin d’offrir à son personnel les meilleures conditions de travail possible. DWF affirme encourager ses collaborateurs à se dépasser, mettre en place des entretiens annuels et semi-annuels de développement et de performance, et favoriser leur formation continue et leur participation aux évènements culturels de la profession. Surtout, le cabinet prêche un « sens fort de l’écoute, de la consultation et de la réactivité » pour que son personnel contribue à la vision et à la stratégie de l’entreprise.
Vient ensuite Mishcon de Reya qui exerce dans les domaines du contentieux, du droit commercial et de l’arbitrage international. En 2013, il figurait en douzième position dans le classement des meilleures entreprises où travailler, selon The Sunday Times. Le cabinet a pour valeur fondamentale le travail d’équipe et le soutien mutuel. Il affirme ainsi soutenir « la diversité, le respect de l'individu et l'expression de talents » afin que son personnel puisse « développer à la fois son propre potentiel et le potentiel de l’entreprise ». Apparu sous l’impulsion de Victor Mishcon en 1937, le cabinet compte aujourd’hui 320 avocats, dont 85 associés, à Londres et New York, pour un chiffre d’affaires de 104 millions d’euros.
Enfin, le cabinet généraliste anglais Travers Smith, dont l’existence remonte à plus de deux siècles, apparaît également parmi les cinq premiers cabinets dans lesquels les avocats souhaiteraient travailler. Ses soixante-six associés exercent dans plus de dix-sept domaines de compétences différents et ont permis d’atteindre un chiffre d’affaires de 108 millions d’euros pour le cabinet en 2013. Travers Smith recommande lui aussi la diversité de son personnel. Selon le cabinet, « une main-d'œuvre diversifiée améliore le service que nous offrons à nos clients et les résultats dans un environnement plus stimulant et enrichissant dans lequel travailler ». Il accorde également une grande importance aux activités pro bono et associatives à travers l’organisation de collectes de fonds en faveur de diverses associations renouvelées annuellement et le soutien apporté aux initiatives communautaires locales. Dès lors, le cabinet encourage ses collaborateurs à donner de leur temps pour des activités extraprofessionnelles telles que la lecture dans les écoles ou le soutien scolaire pour les enfants issus de milieux défavorisés.
Divers critères de satisfaction
Les résultats de l’enquête démontrent que, globalement, les avocats sont plus heureux cette année avec une satisfaction globale de 7,1 sur 10, contre 6,8 en 2013.
Pour la deuxième année consécutive, les premiers critères de satisfaction des avocats sont leur valorisation au sein du cabinet, l’équilibre entre travail et vie privée et le comportement des associés à leur égard. Ils accordent également plus d’importance à leurs perspectives de développement de carrière qu’à leur rémunération, ce dernier critère n’apparaissant qu’en septième position dans le classement. Toutefois, le rapport souligne que la question des primes versées par les cabinets est celle qui génère le plus grand écart dans les réponses collectées, aussi bien s’agissant de son degré d’importance que du niveau de satisfaction des avocats. Des Cahill, directeur de recherche chez Legal Week, explique qu’il est difficile pour les cabinets d’obtenir de bons scores quant à la rémunération versée aux avocats. Il relève néanmoins une hausse du degré de satisfaction qui passe de 4,6 en 2013 à 5 en 2014.
Par ailleurs, la volonté de mobilité des avocats a considérablement augmenté ces dernières années. Ainsi, 21 % des répondants déclarent être actuellement à la recherche d’un autre poste, contre 20 % l’année dernière et seulement 16 % en 2005. Cela concerne généralement ceux qui sont les moins satisfaits de la manière dont ils sont traités par les associés. Des Cahill précise cependant que tous ne souhaitent pas quitter leur cabinet pour en intégrer un autre puisque beaucoup ont la volonté de se mettre à leur propre compte. Un certain nombre se dit également prêts à changer de cabinet pour passer du statut de collaborateur à celui d’associé, si l’occasion venait à se présenter. En effet, il apparait que 47 % des avocats interrogés ont la volonté de devenir associés.
Le rapport met également en avant les disparités qui existent entre les hommes et les femmes. On constate que les femmes accordent plus d’importance que les hommes à la question de leur valorisation au sein du cabinet. D’autre part, seules 33 % des avocates déclarent vouloir devenir associées contre 51 % des hommes. Cette année, Linklaters est devenu le premier cabinet du Magic Circle à fixer des objectifs de mixité, s’alignant sur d’autres cabinets tels qu’Ashurst, Pinsent Masons et Herbert Smith Freehills, qui souhaitent placer davantage de femmes à des rôles de direction. L’enquête suggère toutefois qu’il faudra du temps avant de ressentir les effets de telles aspirations.
Enfin, la diversité au sein des cabinets ne semble pas constituer une préoccupation majeure pour les personnes interrogées. Pourtant, les tentatives des cabinets pour aborder ces questions sont perçues favorablement par les avocats puisque leur degré de satisfaction quant à celles-ci s’élève à 7,1.
En dépit de ces critères de satisfaction, dont certains revêtent une importance particulière pour les avocats, certains cabinets sont réticents à l’idée de modifier leur culture de travail alors même qu’ils n’ont pas nécessairement la volonté d’être perçu comme un endroit « agréable » où travailler mais simplement comme un « bon » cabinet où travailler.
Pauline Carmel