Une question à Pascal Bonnet, associé en charge de la practice Restructuring, KPMG
P. B. Après plusieurs années de montée en puissance du factoring, la période récente a été marquée par le développement du financement sur stock. Nous voyons aujourd’hui beaucoup d’entreprises en piteux état. Pour être franc, force est de constater que dans un nombre croissant de dossiers qui nous sont confiés, les marges de manœuvre financières et opérationnelles dont dispose l’entreprise en difficulté sont extrêmement réduites. Cette situation est largement liée à la conjoncture économique : alors que l’activité peine à redémarrer, les entreprises qui connaissent un niveau d’endettement élevé se trouvent d’autant plus fragilisées.
Au plus fort de la crise, l’État a en effet multiplié les mesures de soutien à l’économie (CIRI, médiateur du crédit, Oséo, FSI, FCDE, etc.), limitant ainsi, et avec un certain succès, le nombre de faillites. Malheureusement, cette logique semble aujourd’hui atteindre ses limites, les aides gouvernementales appliquées au cours des dernières années ne pouvant éternellement compenser l’absence de reprise économique nette.