L’associé de Parme Avocats explique le mauvais rang du cabinet dans l’étude Décideurs sur la parité homme/femme dans les cabinets d’avocats.
Décideurs. Comment expliquez-vous qu’aucune femme ne soit associée au cabinet ?
Mathieu Noël.
L’instantané de notre cabinet n’est pas en notre faveur : aucune femme n’est associée au cabinet mais cela n’est pas dû à une démarche misogyne. En 2013, une femme était associée au cabinet mais cette association n’a pas été concluante puisqu’elle a choisi de quitter la profession pour rejoindre un grand établissement public. Il n’y a aucun signe qui laisse à penser que son départ est dû au fait que c’est une femme, il arrive tout simplement qu’un choix professionnel ne corresponde finalement pas aux attentes initiales.

Décideurs. Que faites-vous pour y remédier ?
M. N.
En ce moment, nous sommes à la recherche d’un nouvel associé et nous orientons nos choix vers des femmes. Bien sûr, nous n’allons pas jusqu’à sélectionner uniquement des femmes, mais nous souhaitons rééquilibrer la structure de l’association en faveur de la parité.
Cet équilibre pourra aussi se faire naturellement puisque nos collaborateurs les plus anciens et les plus expérimentés sont des femmes. Nous avons déjà promu une femme en qualité d’of counsel. Ce statut représente pour nous l’antichambre de l’association et correspond bien à une demande de sa part. Nous serions ravis de transformer l’essai avec elle.

Décideurs. Vous indiquez agir en faveur de la parité homme/femme. Concrètement, quelles mesures avez-vous prises ?
M. N.
De manière générale, le cabinet est tourné vers le statut des femmes, la parité homme/femme dans la rémunération ou encore le respect de la vie de famille. Nous sommes à l’écoute des femmes comme des hommes, qui eux aussi ont des attentes de conciliation de la vie professionnelle avec la vie privée. Cette question se pose aussi bien pour les femmes que pour les hommes, comme elle se pose pour moi, père de trois enfants. Notre of counsel a elle aussi des enfants, ce qui induit qu’elle peut être amenée à partir plus tôt du cabinet qu’un avocat sans contrainte familiale. Elle travaille de chez elle et nous lui faisons confiance pour être disponible. Ce qui compte avant tout ce ne sont pas les horaires, mais les critères de compétence technique, d’empathie pour les clients et d’appétence pour le développement. Et pour être associé, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, il faut bien sûr aimer le cabinet pour bien le représenter.

Décideurs. Pensez-vous qu’il y ait moins de femmes en droit public des affaires que dans d’autres matières du droit ?
M. N
. Non, il n’y a pas moins d’avocates en droit public des affaires que dans d’autres matières du droit. Pour preuve, les femmes sont majoritaires au sein de notre groupe de collaborateurs. Il est vrai qu’il y a une majorité d’hommes associés mais cela n’est pas dû à la matière. Certaines femmes spécialisées en droit public des affaires, comme Françoise Sartorio, sont autant reconnues que leurs confrères masculins.

Décideurs. Pensez-vous que la parité soit un critère qui compte pour vos clients ?
M. N.
Je n’ai jamais eu le sentiment que le critère de la parité homme/femme soit entré en ligne de compte dans le choix de notre cabinet par un client. Ce n’est de toute façon pas pour plaire aux directions juridiques que nous cherchons à rééquilibrer le panel d’associés. C’est une question de qualité de management interne. Notre cabinet a maintenant atteint une certaine taille, ce qui induit que nous sommes attentifs à l’homogénéité de notre équipe. Les équilibres internes sont très difficiles à trouver. Une femme ne serait pas forcément meilleure en management qu’un homme, mais il est certain que la mixité favorise l’harmonie.
Nous envisagerions d’ailleurs sans tabou qu’une femme soit à la tête du cabinet. Ce qui importe avant tout, c’est la valeur de l’individu plutôt que son sexe. Le champ des possibles est complètement ouvert : la meilleure personne au meilleur endroit au meilleur moment.

Propos recueillis pas Pascale D’Amore

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