« Puisque François Hollande est décidé à supprimer tout ce que nous avons fait, cela signifie qu’à compter de cette semaine, l’argument de l’héritage ne pourra plus fonctionner. »
Comment accueillez-vous l’audit réalisé par la Cour des comptes relatif à l’état des finances françaises ?

Jean-François Copé.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis cinq ans la gauche a essayé en permanence de dire que tout était de la faute de Nicolas Sarkozy, de notre gouvernement et de notre majorité. Or, n’en déplaise à Jean-marc Ayrault, la Cour des comptes, autorité indépendante dirigée par Didier Migaud, ancien parlementaire socialiste, vient de casser le mythe de l’ardoise cachée que la gauche tentait d’instrumentaliser pour justifier ses futures hausses d’impôt.
Ni ardoise cachée ni irrégularité, simplement la Cour des comptes réclame que le sérieux budgétaire, dont nous avons fait preuve quand nous étions aux responsabilités, soit poursuivi.
Le message de la cour est très clair : c’est un quitus de la bonne gestion de l’ancienne majorité présidentielle et c’est une incitation – pour ne pas dire une injonction – au nouveau gouvernement de poursuivre la baisse des déficits. Ce rapport, qui devait servir d’alibi aux socialistes pour dire tout le mal qu’ils pensent de notre majorité, vient au contraire à point nommé pour faire la démonstration qu’ils ne pourront pas s’appuyer sur l’héritage pour justifier les hausses d’impôt.
Nous allons alerter tous les jours les Français sur ce qui les attend, tout en étant une force de proposition.


Quel bilan des finances publiques dressez-vous du précédent quinquennat ?

Jean-François Copé.
En matière de finances publiques, notre bilan est très clair : entre 2007 et 2009, nous avons eu affaire à l’effondrement lié à la crise des recettes fiscales et à la hausse des dépenses sociales, comme tous les pays d’Europe. Entre 2010 et 2012, nous avons entamé le redressement des comptes publics. Certes, le poids de notre dette est passé de 60 % à 80 % du PIB en cinq ans, mais dans le même temps, la dette espagnole du socialiste Zapatero a augmenté de plus de trente points. La France s’en est donc bien sortie.
Or la gauche a déjà annoncé l’augmentation des dépenses publiques de plus de vingt milliards. Cette situation est extrêmement préoccupante. Puisque François Hollande est décidé à supprimer tout ce que nous avons fait, cela signifie qu’à compter de cette semaine, l’argument de l’héritage ne pourra plus fonctionner.
La vérité, c’est que les socialistes ont un très gros problème avec la politique de l’offre, avec la compétitivité dont ils ne parlent jamais. Ils ont une vision de la France en circuit fermé.


Comment avez-vous reçu la déclaration de politique générale de Jean-Marc Ayrault hier devant l’Assemblée ?

Jean-François Copé.
Le discours général d’hier est en contradiction avec le rapport de la Cour des comptes, selon lequel il ne sera plus possible d’imputer la situation actuelle à je ne sais quel héritage laissé par notre majorité. Les options prises par le nouveau gouvernement vont à l’encontre des recommandations de la Cour des comptes en matière d’assainissement des finances publiques.
Notre pays est en train d’aller à rebours de la solidarité européenne à travers les décisions qu’il prend et porte par avance une responsabilité majeure si d’aventure la crise en Europe devait s’aggraver du fait que la France, qui en est un des piliers majeurs, ne prendrait pas les décisions qui s’imposent.

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