Entretien avec Emmanuel Drai et Stéphane Dayan, associés du nouveau cabinet Advocacy 4
Karine Cohen, Stéphane Dayan, Emmanuel Drai et Olivier Gedin fondent à compter du 1er janvier 2015 leur propre cabinet : Advocacy 4 (four), dédié au restructuring, risk management et contentieux. Deux de ses fondateurs nous présentent la philosophie qui habite leur cabinet et leurs actions.

Décideurs. Advocacy 4 ouvre ses portes le 1er janvier 2015. Quel est l’ADN de ce nouveau cabinet d’avocats ?
Emmanuel Drai.
Advocacy 4 est une agrégation d’expériences personnelles et de soixante-dix ans d’exercice à nous quatre. Le chiffre 4 ne symbolise pas simplement le nombre de fondateurs et notre offre de service (restructuring, risk-management, contentieux, droit du travail), il représente surtout le fait que nous concevons notre cabinet comme un groupe d’intervention soudé. Notre conviction est que l’intérêt de nos clients et le nôtre ne sont jamais mieux servis que par l’addition de nos complémentarités.
Nous voulons encourager le « bal des talents », mais rejetons « le bal des ego ». Il s’agit d’éviter le « syndrome des groupes de rock ». Des groupes fabuleux ont disparu quand, grisés par le succès, leurs membres ont cru possible des carrières solos et c’est l’échec. Seule l’addition de leurs talents créait leur « son » et leur succès. Le succès de chacun, et celui du client, dépend de la cohésion du groupe. Notre développement est fondé sur cette dynamique de groupe. C’est une conviction ancrée au plus profond de chacun d’entre nous.
Par exemple, nous travaillons actuellement sur un important arbitrage international. Il s’agit d’un client de Stéphane qui a été convaincu de la cohérence de mon intervention à ses côtés. Sans Stéphane, ma compétence serait restée sur une étagère.
Stéphane Dayan. Et sans Emmanuel, le dossier ne serait pas entré puisque c’est son expertise complémentaire qui a emporté le choix du client.
E. D. Nous travaillons d’ailleurs tous les deux sur le dossier pour maintenir cette dynamique et ce, au plus grand profit de notre client.

Décideurs. Le nom du cabinet fait penser à un cabinet de contentieux. Pourtant, Advocacy 4, c’est bien plus que ça…
E. D.
Advocacy 4 est un cabinet de gestion de crises : difficultés de l’entreprise, litiges et enjeux stratégiques. « Advocacy » signifie défendre une cause, ce qui implique une vision stratégique qui peut être servie tant par le contentieux que par le conseil lorsqu’il est dispensé dans une situation complexe ou de conflit. Advocacy regroupe les deux activités au service des objectifs stratégiques de nos clients.

Décideurs. Vous vous qualifiez de « faiseurs de paix ». Qu’est-ce que cela signifie ?
E. D.
Cette expression vient de l’un de nos clients. Elle a deux significations. Tout d’abord, à l’image de notre logo, nous formons un cercle autour de notre client (le rond central). Nos clients se sentent entourés de toute une équipe qui apaise et le déleste de sa situation de crise pour lui permettre de recentrer son énergie sur son business. Le client doit avoir l’esprit libre et pouvoir compter sur un service d’urgence. Deuxièmement, notre action vise à restaurer une convergence d’intérêts autour de l’entreprise alors que les situations de crise génèrent souvent un « sauve-qui-peut » général et des crispations. Pour sortir par le haut, il faut détricoter les questions d’ego qui peuvent se nouer. Les hommes sont rarement des adversaires, c’est la situation qui crée des divergences d’intérêts, lesquelles instaurent la méfiance. Nous mettons de la rondeur dans les relations et nous travaillons avec les hommes pour restaurer une convergence.
S.D. Il nous arrive par exemple d’initier un contentieux dont nous avons défini les angles de frappe à seule fin de faire prendre conscience à chacune des parties de l’intérêt de trouver un accord. Et ça marche, car le temps d’une crise est rarement compatible avec le temps judiciaire. Le contentieux est ainsi la recherche d’une solution amiable qui impose de ne pas se murer dans l’égocentrisme et de renouer immédiatement le dialogue en offrant une alternative conforme à l’intérêt de tous. On se sert ici du contentieux pour parvenir à la paix. C’est un outil tactique au service du principal objectif : la sauvegarde de l’écosystème de l’entreprise. Il est pour cela nécessaire de disposer d’une bonne connaissance des chiffres et des cycles d’exploitation pour calibrer ses actions et apporter des réponses aux contraintes opérationnelles.

Décideurs. Advocacy 4, c’est quatre associés, mais c’est aussi une équipe complémentaire. Pourriez-vous la présenter ?
E. D.
Grâce à nos spécialités, nous sommes au plus près des entreprises pour la gestion de leurs crises en matière de restructuring, de risk management (gestion de la réputation, fraude, corruption, compliance), contentieux des affaires (haut de bilan, boursier, conflits d’actionnaires, conflit M&A, rupture des relations commerciales, entre fournisseurs, concurrence déloyale, etc.) et droit social (tant du côté employeur que des dirigeants salariés). Olivier Gedin est spécialisé en droit bancaire et financier et en rapprochement d’entreprises. Stéphane n’hésite pas à prendre en charge le volet pénal des dossiers tandis que Karine Cohen intervient également en droit pénal du travail. Nous sommes accompagnés de quatre collaborateurs, une équipe qui sera renforcée en janvier et juillet par l’arrivée de deux nouveaux collaborateurs.

Décideurs. Votre intervention s’étend-elle à des dossiers internationaux ?
E. D.
Nous développons une activité significative en Afrique autour de l’arbitrage commercial, de haut de bilan et le droit de la faillite issu du droit africain unifié (Ohada). Nous travaillons également avec des entreprises chinoises qui investissent en Chine et conseillons des familly offices pour leurs investissements en France.
S. D. Quant à Emmanuel, il a conservé les contacts internationaux qu’il avait noués en sa qualité d’equity partner et de co-head monde de la pratique securities et professional liability de Latham & Watkins. Ses clients anglo-saxons reconnaissent en lui l’expertise des grands cabinets internationaux tout en appréciant l’économie sur les coûts.

Propos recueillis par Pascale D'Amore

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