Suite à la victoire de la banque privée lors des Trophées Leaders de la Finance, la rédaction du magazine à rencontré deux dirigeants de la Banque Transatlantique : Hubert Veltz, directeur général adjoint et de Philippe-Jean Péron, directeur du développement et de l’ingénierie patrimoniale. Ils reviennent sur les raisons d'un succès récent et sur les prochains défis de la banque privée.
Décideurs. Que représente votre victoire aux Trophées Leaders de la Finance dans la catégorie meilleure banque privée affiliée ?

Philippe-Jean Péron.
Tout d’abord nous sommes très honorés d’avoir été sélectionnés. Nous ne sommes pas en recherche de notoriété spécifique auprès de nos pairs et nous ne communiquons que très peu vers cette cible. Le fait d’avoir été autorisé à concourir était donc déjà une victoire en soit. Nous n’avons pas joué pour gagner mais avec le secret espoir de ne pas finir dernier. Remporter ce prix est donc un honneur pour nous, qui nous fait grandement plaisir.

Hubert Veltz. Il est vrai que nous sommes souvent cités par nos confrères comme étant la réussite de la banque privée ces dix dernières années. Il est difficile pour nous d’expliquer ce succès collectif mais, sans trahir de secret, je peux vous dire que notre marque Banque Transatlantique porte énormément. Notre développement se fait comme pour la majorité de nos confrères par cooptation. Dans une étude récente, 80 % de nos clients se disent prêt à nous recommander. Cette stratégie où le client est au centre de la relation permet des circuits de décision courts qui sont plus efficaces.

Décideurs. Votre actionnaire, Crédit Mutuel – CIC, groupe bancaire mutualiste est assez atypique dans le secteur de la banque privée. Est-ce un avantage ?

P.-J. P.
Nos clients choisissent une banque privée pour créer une relation sur le long terme, à hauteur de plusieurs générations. Dans une période où la stabilité des banques a été remise en question, une banque privée filiale d’une banque mutualiste, qui par définition n’est pas à la recherche du profit à tout prix, est une réponse pertinente. Si profit il y a, celui-ci sert à financer le développement et donc les services. Enfin, je tiens à rappeler que le Crédit Mutuel n’est pas coté et se trouve donc à l’abri d’une exigence de ROI(*) trop forte par des actionnaires externes. Le too big to fail n’existe pas. Avant que le Crédit Mutuel ne subisse un problème, bien d’autres en auront eu et cela laisserait le temps à nos clients de se retourner. Notre actionnariat mutualiste offre donc la garantie d’une pérennité dans la relation et la filialisation de l’activité banque privée, un vrai professionnalisme.

Décideurs. D’un point de vue organisationnel, vous appuyez-vous sur le groupe ?

H. V. Évidemment, le Crédit Mutuel dispose aujourd’hui d’une des meilleures informatiques bancaires d’Europe. Si la filiale du groupe gérant tous les systèmes d’information était cotée, ce serait la deuxième plus grande en Europe. Nous nous adossons donc sur un outil groupe adapté aux spécificités du métier de la banque privée. Nous n’avons donc rien externalisé et c’est également un atout quant à la sécurité et la confidentialité. D’un point de vue du digital, c’est aussi une grande aide. Nous n’avons pas fait de publicité spéciale sur le sujet mais cela fait déjà plus de trois ans que nos clients ont accès à leurs comptes sur tablettes et smartphones. Nous profitons donc de la vision du groupe Crédit Mutuel sur les sujets de banque à distance. Cela nous semble tellement naturel aujourd’hui que nous oublions même de communiquer sur ce sujet.

Décideurs. Vous êtes très connu pour être anciennement la banque du quai d’Orsay. Qu’en est-il de l’international aujourd’hui ?

P.-J. P.
Un héritage, tout d’abord, cela se mérite, si vous n’êtes qu’héritier, vous ne tiendrez pas longtemps. Le Crédit Mutuel nous demande aujourd’hui d’entretenir cet héritage qui est loin d’être un privilège. Au fil des années, nous avons su répondre aux attentes de personnes qui n’étaient pas sur le même créneau horaire et de facto pas dans la proximité. Il a fallu que nous nous rapprochions physiquement de nos clients. Nous sommes depuis deux générations la banque des Français installés ou s’installant à l’étranger. Nous souhaitons continuer à être le leader sur ce segment et nous ne laisserons la place à personne d’autres. Cela passe évidemment part l’ouverture de bureaux à l’étranger. Rien que cette année nous ouvrons un bureau à Madrid, à Barcelone et à San Francisco.

H.V. Travailler pour des Français à l’étranger demande de disposer d’une double compétence. Bien souvent nos clients ont des avoirs dans leur pays de résidence tout en conservant une partie en France. Nous nous devons donc d’apporter une réponse aux problématiques fiscales et juridiques dans plusieurs juridictions. Quant au développement, nous sommes quand même « aidés » par l’éclatement des familles sur un plan géographique. Les enfants commencent souvent par des études à l’étranger pour parfois y demeurer et s’y installer durablement.

(*) Return On Investment

Propos receuillis par @hugo_weber

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