«?Notre objectif est d’être les leaders de l’élite émergente des cabinets internationaux?»
Entretien avec David Childs, managing partner, Clifford Chance
Décideurs. Présent sur les cinq continents, Clifford Chance est un cabinet global. Quelle est la prochaine étape de votre expansion ?
David Childs. Notre stratégie globale est simple, mais ambitieuse. Notre objectif est d’être les leaders de l’élite des cabinets internationaux qui émerge à l’échelle mondiale. Cela implique d’investir et de développer une offre full service de qualité pour des marchés émergents tels que l’Asie et l’Afrique. Nous avons ainsi ouvert en janvier?2012 un bureau à Casablanca. Cette première implantation en Afrique est une porte d’entrée sur un continent qui constituera pour nous un important relais de croissance. Nous sommes également sur le point de nous installer à Séoul, où le marché du droit est en pleine phase de libéralisation et d’ouverture aux cabinets étrangers, et où de nombreux groupes locaux sollicitent notre expertise dans le cadre de leurs projets d’investissements. Nous voulons enfin continuer à gagner des parts de marché en Chine et aux États-Unis.
Décideurs. Quel impact la crise économique a-t-elle eu sur le cabinet, notamment en ce qui concerne
le management ?
D.?C. Pour la première fois depuis des années, la crise a entraîné une réduction des effectifs à l’échelle mondiale. Nous n’avions donc pas d’autre choix que de procéder à une réduction du nombre d’associés, à hauteur d’environ 15?% des effectifs. Cette décision a été très difficile à prendre, mais nous avons agi de manière concertée et apaisée afin que les efforts demandés soient compris et acceptés par tous. Nous avons donc pris le temps d’évaluer les résultats et les perspectives, secteur par secteur, au cas par cas, et de consulter l’ensemble des associés. Ce n’est qu’ensuite qu’un plan de restructuration leur a été soumis.
Décideurs. La concurrence des cabinets américains, en matière de recrutement et de rémunération des associés notamment, est rude. Envisagez-vous une modification de votre système de répartition des bénéfices ?
D.?C. Il est vrai que notre système de répartition des bénéfices par paliers (lockstep) ne permet pas pour les associés seniors d’atteindre les niveaux de rémunération des systèmes basés sur la seule performance pratiqués par nos concurrents américains. Il présente néanmoins l’avantage indéniable d’éviter les querelles d’ego et les longues discussions relatives à la profitabilité et aux mérites de chaque associé. Surtout, il participe à la collégialité et à l’identité collective forte du cabinet. Or, c’est précisément ce que recherchent les jeunes talents au sein de Clifford Chance : une plate-forme de renom leur permettant de développer au mieux leur activité.
Décideurs. Justement, quelles sont selon vous les valeurs qui font votre renom ? Que signifie pour vous la notion de corporate social responsibility ?
D.?C. Certains principes nous caractérisent particulièrement comme la relation client, l’ambition et la collégialité. Notre politique de corporate social responsibility occupe une place de premier plan. Trois objectifs sont au cœur de notre action au quotidien : la protection de l’environnement, la diversité de nos équipes et le développement des communautés locales. Pour les atteindre, nous menons bien sûr des activités pro bono : Clifford Chance a ainsi réalisé l’an passé près de 58 000 heures de pro bono dans le monde, dont 90?% effectuées par des avocats. La fondation Clifford Chance s’est en outre engagée à hauteur de six millions de livres sterling depuis sa création en 2008, notamment pour le soutien d’un programme éducatif en Inde et de l’ONG française Avocats sans frontières. Mais nous incitons aussi nos collaborateurs à s’investir dans des ONG, à siéger dans des conseils d’administration d’associations à but non lucratif et à participer à des œuvres caritatives. Et nous soumettons ces efforts à la vigilance de nos clients et de nos pairs en publiant chaque année un rapport ayant pour thème la responsabilité sociale.
Décideurs. Pionnier sur le marché français, le bureau de Paris fête cette année ses cinquante ans d’existence. En quoi est-il moteur ?
D.?C. Clifford Chance, présent sur tous les dossiers majeurs, est à notre sens devenu l’un des meilleurs cabinets d’affaires de la place de Paris. Le bureau parisien représente près de 6?% des bénéfices mondiaux. De plus, les avocats parisiens participent activement à l’implantation et au développement des bureaux de Casablanca et d’Istanbul. Nous sommes satisfaits du travail accompli, fiers de cette réussite et souhaitons à nos associés parisiens de continuer dans cette voie.
Lire le portrait de Clifford Chance
David Childs. Notre stratégie globale est simple, mais ambitieuse. Notre objectif est d’être les leaders de l’élite des cabinets internationaux qui émerge à l’échelle mondiale. Cela implique d’investir et de développer une offre full service de qualité pour des marchés émergents tels que l’Asie et l’Afrique. Nous avons ainsi ouvert en janvier?2012 un bureau à Casablanca. Cette première implantation en Afrique est une porte d’entrée sur un continent qui constituera pour nous un important relais de croissance. Nous sommes également sur le point de nous installer à Séoul, où le marché du droit est en pleine phase de libéralisation et d’ouverture aux cabinets étrangers, et où de nombreux groupes locaux sollicitent notre expertise dans le cadre de leurs projets d’investissements. Nous voulons enfin continuer à gagner des parts de marché en Chine et aux États-Unis.
Décideurs. Quel impact la crise économique a-t-elle eu sur le cabinet, notamment en ce qui concerne
le management ?
D.?C. Pour la première fois depuis des années, la crise a entraîné une réduction des effectifs à l’échelle mondiale. Nous n’avions donc pas d’autre choix que de procéder à une réduction du nombre d’associés, à hauteur d’environ 15?% des effectifs. Cette décision a été très difficile à prendre, mais nous avons agi de manière concertée et apaisée afin que les efforts demandés soient compris et acceptés par tous. Nous avons donc pris le temps d’évaluer les résultats et les perspectives, secteur par secteur, au cas par cas, et de consulter l’ensemble des associés. Ce n’est qu’ensuite qu’un plan de restructuration leur a été soumis.
Décideurs. La concurrence des cabinets américains, en matière de recrutement et de rémunération des associés notamment, est rude. Envisagez-vous une modification de votre système de répartition des bénéfices ?
D.?C. Il est vrai que notre système de répartition des bénéfices par paliers (lockstep) ne permet pas pour les associés seniors d’atteindre les niveaux de rémunération des systèmes basés sur la seule performance pratiqués par nos concurrents américains. Il présente néanmoins l’avantage indéniable d’éviter les querelles d’ego et les longues discussions relatives à la profitabilité et aux mérites de chaque associé. Surtout, il participe à la collégialité et à l’identité collective forte du cabinet. Or, c’est précisément ce que recherchent les jeunes talents au sein de Clifford Chance : une plate-forme de renom leur permettant de développer au mieux leur activité.
Décideurs. Justement, quelles sont selon vous les valeurs qui font votre renom ? Que signifie pour vous la notion de corporate social responsibility ?
D.?C. Certains principes nous caractérisent particulièrement comme la relation client, l’ambition et la collégialité. Notre politique de corporate social responsibility occupe une place de premier plan. Trois objectifs sont au cœur de notre action au quotidien : la protection de l’environnement, la diversité de nos équipes et le développement des communautés locales. Pour les atteindre, nous menons bien sûr des activités pro bono : Clifford Chance a ainsi réalisé l’an passé près de 58 000 heures de pro bono dans le monde, dont 90?% effectuées par des avocats. La fondation Clifford Chance s’est en outre engagée à hauteur de six millions de livres sterling depuis sa création en 2008, notamment pour le soutien d’un programme éducatif en Inde et de l’ONG française Avocats sans frontières. Mais nous incitons aussi nos collaborateurs à s’investir dans des ONG, à siéger dans des conseils d’administration d’associations à but non lucratif et à participer à des œuvres caritatives. Et nous soumettons ces efforts à la vigilance de nos clients et de nos pairs en publiant chaque année un rapport ayant pour thème la responsabilité sociale.
Décideurs. Pionnier sur le marché français, le bureau de Paris fête cette année ses cinquante ans d’existence. En quoi est-il moteur ?
D.?C. Clifford Chance, présent sur tous les dossiers majeurs, est à notre sens devenu l’un des meilleurs cabinets d’affaires de la place de Paris. Le bureau parisien représente près de 6?% des bénéfices mondiaux. De plus, les avocats parisiens participent activement à l’implantation et au développement des bureaux de Casablanca et d’Istanbul. Nous sommes satisfaits du travail accompli, fiers de cette réussite et souhaitons à nos associés parisiens de continuer dans cette voie.
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