«?Aux États-Unis, la parité est un critère concret de la vie professionnelle?»
Décideurs. Pourquoi avoir créé la commission «?DJ au féminin?» que vous présidez au sein du Cercle
Montesquieu ?
Béatrice Bihr.
La demande est venue de plusieurs femmes membres du Cercle Montesquieu. Elles souhaitaient avoir une commission dédiée aux problématiques spécifiques que connaissent les directrices juridiques au cours de leur vie professionnelle. La commission est un lieu d’échanges sur nos expériences et de réflexion sur la profession au regard de la parité. L’existence d’une commission dédiée aux directrices juridiques offre également une opportunité pour nos membres d’approfondir leurs liens avec des affiliées du Cercle qui sont ou seront confrontées à des enjeux similaires au cours de leur carrière professionnelle.

Décideurs. Quels objectifs se fixe «?DJ au féminin?» ?
B. B.
Les objectifs sont multiples et alignés sur ceux du Cercle : partage d’expérience, prise de position sur des débats d’actualité et convivialité. Lors de la première réunion, vingt-quatre femmes étaient présentes. Nous avons toutes franchi le «?plafond de verre?» et nous souhaitons également aider les plus jeunes par la formation et le parrainage. Nous nous réunissons pour aborder différentes thématiques : coaching de carrière, role models féminins, égalité professionnelle et juristes en conseil d’administration. Ces travaux visent à être partagés avec les hommes qui sont bien entendu conviés en fonction des thèmes abordés. Nous organisons aussi différents groupes de travail pour alimenter nos réflexions sur le fond : comité de lecture, cartographie des directrices juridiques et des cabinets d’avocats ou encore rédaction d’une charte.

Décideurs. D’abord avocate à Paris et New York puis directrice juridique chez Artemis et de 118 218 Le Numéro, comment votre parcours varié a-t-il façonné votre vision de la parité au travail ?
B. B.
Mon parcours m’a donné l’opportunité de découvrir plusieurs métiers et cultures juridiques. Après avoir exercé pour Denton et Ashurst à Paris, j’ai rejoint Debevoise & Plimpton à New York, puis de retour en France, la direction juridique d’Artemis en qualité de directrice adjointe. J’ai ensuite repris la robe en intégrant Dewey & Leboeuf. Depuis 2009, je suis directrice juridique de 118 218 Le Numéro, qui appartient à un groupe américain. Au cours de ma carrière, j’ai constaté que j’étais souvent la seule femme parmi un groupe d’hommes, même si aux États-Unis la parité est un critère concret de la vie professionnelle. Il est essentiel que les directions juridiques participent à l’élaboration de la stratégie de l’entreprise et soient associées à toutes les décisions. Je fais partie du comité de direction de 118 218
Le Numéro, un organe où les directeurs juridiques restent encore trop peu présents.

Décideurs. Comment définiriez-vous la fonction de directeur juridique ?
B. B.
Elle a beaucoup évolué. Le directeur juridique n’est plus un gendarme qui restreint les initiatives au sein d’une entreprise. Il est un membre à part entière de l’équipe dirigeante qui conserve sa liberté de réflexion et de créativité pour permettre à l’entreprise de se développer. Outre son expertise, le directeur juridique doit également savoir anticiper et gérer les risques mais aussi se montrer imaginatif. Dans l’activité de kgbdeals par exemple, le business model des ventes groupées en ligne est récent et amené à évoluer. Nous devons donc être capables d’anticiper ces évolutions et d’imaginer l’entreprise de demain. C’est à ce même exercice que tous nous devons nous livrer pour la parité.

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