Fernando Vives: « Chaque région d'Espagne a son propre droit administratif et son propre régime fisc
Fernando Vives
co-managing partner, Garrigues
Né en 1941 à Madrid, le cabinet Garrigues s’impose comme le leader du marché juridique espagnol avec près de 335 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2009 et plus de 2 000 avocats. Le cabinet, redevenu indépendant à la suite de l’affaire Enron en 2002, est codirigé par les managing partners Fernando Vives et Ricardo Gómez-Barreda.
Décideurs. Garrigues est implanté dans vingt-six villes espagnoles. Quelle a été la stratégie suivie par votre cabinet depuis sa création en 1941 ?
Fernando Vives. L’Espagne étant un pays fortement décentralisé, chaque communauté autonome a développé son propre droit administratif, son propre régime fiscal. Nous avons donc décidé, pour nous rapprocher de nos clients, d’être présents partout en Espagne. Mais nos vingt-sept bureaux n’ont pas tous le même poids en termes d’activité. Plus de 40 % de notre chiffre d’affaires est réalisé par notre équipe madrilène, vient ensuite le bureau de Barcelone (17,7 % de l’activité), puis ceux d’Andalousie (11,3 %), de Levante (9,6 %) et de Bilbao (5,4 %). |
Décideurs. Outre cette large couverture nationale, vous êtes présent à l’international, notamment en Amérique du Sud. Quelle stratégie d’implantation avez-vous suivie ?
F. V. À l’exception du Maroc et de la Pologne, nous avons fait le choix, avec nos bureaux internationaux, de ne pas développer de pratique de droit local. En nous implantant par exemple à New York et à Londres, nous avons voulu accompagner nos clients qui y disposent désormais de bureaux de liaison.
En Amérique latine au contraire, notre stratégie a été différente. Nous avons créé une alliance, Affinitas, aux côtés des meilleures firmes d’Amérique du Sud et du Mexique. Tout en restant indépendants, les membres de l’alliance ont développé des relations fortes, au-delà d’une simple relation de best friend. Nous organisons des réunions ensemble très régulièrement, et partageons également notre knowledge.
Décideurs. Comment analysez-vous l’arrivée récente des cabinets anglo-saxons sur le marché espagnol ?
F. V. Contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne, en France ou en Italie, les firmes américaines et britanniques sont arrivées très récemment en Espagne.
Finalement, cette poussée a été trop tardive et cela a été une chance pour les cabinets traditionnels espagnols qui ont su se moderniser, se renforcer, s’organiser et se structurer, notamment à l’international. Aujourd’hui, trois cabinets nationaux – parmi lesquels Garrigues – dominent la place espagnole, et ce podium ne connaîtra pas de bouleversement majeur à court ou moyen terme. |
L’Espagne dispose de cabinets solides et compétents dans l’ensemble des domaines du droit, et qui conseillent les plus grands groupes nationaux
Juin 2010