C’est un nouveau record pour l’organe anti-trust de la Commission européenne depuis la condamnation d’Intel à payer un peu plus d’un milliard d’euros pour abus de position dominante en 2009.

La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, justifie l’importance du montant de 2,4 milliards d’euros requis à l’encontre de Google pour la même raison, mais y ajoute la « nature grave et pérenne du comportement » de la multinationale. En plus d’avoir excessivement promu son propre service, le groupe de Mountain View s’est aussi adonné à rétrograder ses concurrents. Selon les études menées par la Commission sur près de deux milliards de recherches classiques, le concurrent principal de Google Shopping n’apparaît en moyenne qu’à la quatrième page alors que la première génère 95 % du trafic.

Depuis 2008, la Commission européenne évalue que le trafic sur Google Shopping a été multiplié entre quinze et quarante-cinq fois dans les pays européens (le moteur de recherche possède plus de 90 % des parts de marché sur le Vieux Continent). Dans un même temps, le trafic a baissé de plus de 80 % sur les autres comparateurs de prix en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. 

La Commission a donné 90 jours au géant pour interrompre ses agissements et modifier son algorithme. Au-delà, une amende supplémentaire de douze millions d’euros par jour est prévue, montant qui correspond à 5 % du chiffre d’affaires quotidien d’Alphabet, la maison mère et seconde capitalisation boursière au monde.

 

A.R.

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