L’alopécie dégarnit le chef d’un homme sur deux. Nos conseils pour la ralentir ou la réparer, avec Marc Delacre, fondateur du Cercle Delacre et coiffeur expert depuis vingt-huit ans.

Quelques cheveux sur les épaules de la veste en fin de journée ou dans le lavabo après le passage du peigne… Un homme sur deux sera un jour concerné par la chute des cheveux, laquelle peut survenir dès l’adolescence. « La calvitie peut être une véritable déchirure psychique. Tant que l’on n’est pas concerné, on ne peut pas la mesurer », affirme Marc Delacre, fondateur du Cercle Delacre, à Paris, un établissement de soins haut de gamme, où se croisent dans la plus grande discrétion hommes d’affaires, politiques et artistes.

Des causes variées

Dans 95 % des cas, il s’agit d’une alopécie androgénétique héréditaire, c’est-à-dire un excès d’hormones mâles qui entraîne, paradoxalement, une perte de cheveux, le plus souvent localisée sur le sommet du crâne, les tempes, les golfes temporaux et le front. Pour les 5 % restants, les causes sont variées : opération chirurgicale, stress ou carence alimentaire (alopécie aiguë) ; absence de racines ou anomalie de la composition du cheveu (alopécie congénitale) ou encore en raison d’une brûlure ou de séances de radiothérapie (alopécie localisée).

Une variété de remèdes

S’il n’existe à ce jour aucune panacée 100 % fiable contre ce désagrément, il est toutefois possible de le freiner voire de le réparer. « Si on décide de prendre les choses en main, on peut endiguer la chute », assure Marc Delacre.

La cosmétique

Compléments alimentaires, lotions ou sérums anti-chute… Avant toute utilisation, un diagnostic s’impose. « Au Cercle Delacre, en cas de doute ou de nécessité, nous renvoyons sans hésiter vers un dermatologue ». Des marques comme Integraal ou Sisley développent des soins – notamment pour régénérer les bulbes capillaires – à appliquer en salon puis à la maison. Avec de bons résultats.

Les médicaments 

Seul un médecin traitant ou un dermatologue peuvent prescrire des antialopéciques comme le minoxidil ou le finastéride. Mais gare aux effets secondaires comme la pousse de poils dans le nez et les oreilles ou plus gênant, la perte de libido.« En outre, dès que l’on arrête ces traitements, la chute des cheveux reprend », avertit notre expert.

La chirurgie esthétique

« Il faut saluer cette spécialité venue du Japon, note Marc Delacre. Quand c’est très bien fait, ça ne se voit pas… Donc on n’en parle pas, et c’est dommage! » Les microgreffes les plus répandues sont la Follicular Unit Transplant (FUT) et la Follicular Unit Extraction (FUE). Pour la première, on prélève une bande de cuir chevelu au niveau de la nuque pour en greffer plusieurs morceaux là où c’est nécessaire. Pour la seconde, plus minutieuse, les cheveux sont réimplantés un à un. « Le tissage sur fil chirurgical, à partir de vrais cheveux, autres que celui du patient, donne également de très bons résultats », observe l’expert.

Une meilleure hygiène au quotidien

Tabac, pollution, soleil, port du casque… Nos pires ennemis ? Possible. Mais il en est un autre. L’utilisation d’un shampooing qui n’est pas adapté. « Le cuir chevelu est-il sec, gras, voire très gras (hyperséborrhée)? Si le PH n’est pas approprié, le bulbe risque d’être étouffé et les risques de calvitie augmentent, souligne Marc Delacre Lorsque l’on connaît bien son type de cheveu, on peut prévenir ces aléas ».

Le rasage du crâne

La vogue pour ce choix radical, qui compte encore des adeptes, fut lancée il y a vingt ans par Zinedine Zidane. « Or, tout le monde n’a pas la classe affirmée d’un Yul Brynner », avertit notre expert. « N’oublions pas que le cheveu symbolise toujours la masculinité et la force dans notre société. »

 Par Guillaume Tesson

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