À la fois biologiste et architecte, Steven Ware développe une démarche où l’innovation et l’architecture circulaire convergent pour favoriser le développement durable. Rencontre.

Décideurs. Comment l’innovation se concrétise-t-elle dans votre approche architecturale ? 

Steven Ware. Nous considérons que notre contribution à l’avancement de l’industrie du bâtiment doit aller au-delà de l’innovation implicite à chaque projet – il n’y a jamais deux projets identiques – et nous avons créé un pôle de recherche et développement qui nous permet d’innover sans les contraintes du calendrier des projets. Avec différentes thématiques au cœur du développement durable telles que la biodiversité, la construction bois et les matériaux à mémoire de forme, nous souhaitons contribuer à une dynamique de recherche, en open source, afin qu’elle puisse bénéficier à d’autres architectes, ingénieurs, entreprises est promoteurs.

 

Vous faites intervenir le bois lamellé dans plusieurs réalisations de projets à grande échelle, comme notamment celle de la tour Silva à Bordeaux, pourquoi ce choix de matériau ?

Après analyse des différents challenges que présente le développement durable, l’urgence en matière de réduction des émissions carbone nous apparaît cruciale. Étant dans un premier temps diplômé de biologie avant d’avoir effectué des études d’architecture, la protection de l’environnement est un élément fondamental dans la réalisation de chacune des constructions. Le bois permet un bilan d’énergie grise très avantageux par rapport aux matériaux traditionnels. De tous les matériaux de structure, il est celui dont le contenu en énergie grise est le plus faible. Il est une solution pour se servir de l’effet « piège à carbone » à long terme.

Dans cette même perspective de limitation du gaspillage et de l’impact environnemental nous avons le projet de réaliser en Bretagne, une école publique qui intègre un processus d’économie circulaire dès sa conception. L’incorporation de ce modèle dans nos constructions permet de passer d’une réduction d’impact à la création de valeurs positives sur un plan social, économique et environnemental.

 

Comment envisagez-vous la ville de demain ?

Nous souhaitons mettre en place une ville de demain qui intègre une approche biomimétique. Il s'agit d'une démarche pluridisciplinaire qui consiste à étudier les modèles de la nature et à reproduire les propriétés essentielles, formes, matériaux ou processus des systèmes biologiques. Le but est de trouver des solutions qui ne surexploitent pas les ressources naturelles et qui visent la résilience écologique. L’homme doit trouver l’équilibre entre dépense d’énergie et choix de la matière.

 

Propos recueillis par Laetitia Sellam

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