Les évaluations des résultats de campagnes publicitaires télévisuelles demeurent imparfaites. Le coût de ce format justifie pourtant un haut niveau de précision. C’est pour combler ce manque qu’Admo.tv s’est lancé dans le « drive to web », une mesure extrêmement précise des retombées digitales des publicités télé.

Décideurs. Comment est née Admo.tv ?

Baptiste Brunin et Pierre Figeat. Très bons amis depuis l’adolescence, nous nous sommes associés pour créer notre première société en juillet 2011 : ClickOn. Notre constat de l’époque est toujours d’actualité : la télévision reste le principal média des foyers français mais son utilisation évolue. Le digital et la télé sont interdépendants à bien des égards et la publicité n’y échappe pas. Cela s’observe lorsque les animateurs ou les marques demandent aux internautes de réagir via des hashtags par exemple. L’utilisation de plusieurs écrans en simultané s’est d’ailleurs généralisée de nos jours. Il est courant de visionner un écran de télévision sans poser son smartphone. Depuis 2011, notre offre repose sur une innovation technologique, protégée par deux brevets, qui détecte en quelques millisecondes la publicité diffusée sur plus de 250 chaînes télévisées. Dans douze pays à travers l’Europe, nous sommes le « Shazam de la vidéo publicitaire » grâce à notre analyse précise et instantanée des serveurs de diffusion. Le but de cette technologie : capter le moment où l’annonceur est diffusé à la télévision afin de mesurer et d’optimiser ses dépenses publicitaires.

 

Que proposiez-vous au départ à vos clients et comment votre offre a-t-elle évolué ?

Quand une campagne publicitaire passe à la télévision, il peut être très judicieux de diffuser un contenu identique, adapté au canal digital, et donc, dans le même laps de temps, de procéder à une enchère supérieure pour être certain d’apparaître dans les annonces sponsorisées des moteurs de recherche. Les téléspectateurs curieux qui recherchent des informations sur le message qu’un annonceur véhicule seront à nouveau dirigés vers la marque qui nous aura confié la synchronisation de sa campagne. Une audience complémentaire pourrait en outre s’ajouter à la première cible visée. Les périodes de fortes consommations digitales coïncident avec les émissions à grande écoute des principales chaînes. La démonstration n’est plus à faire. Cette activité nous a démontré le lien très fort entre le web et la TV et nous a permis de lancer Admo.tv pour permettre aux annonceurs d’aller plus loin et d’optimiser leurs dépenses TV.

 

Notre volonté est de devenir le leader français de notre marché courant 2017 

 

Quels sont ces nouveaux projets portés par la marque Admo.tv ?

Nous avons constaté qu’en moyenne, sur une durée variable de quelques minutes après la diffusion du spot TV, le site internet de l’annonceur connaît un pic de visites. Cela peut atteindre des augmentations pouvant aller jusqu’à plus de 1 000 % par rapport au trafic habituel. Nos outils permettent de comprendre et d’analyser ces performances. Notre technologie de reconnaissance des publicités TV reste une base technique pour cette offre. Un script implémenté sur les sites des annonceurs nous permet ensuite d’analyser les retombées en ligne d’une campagne télé en temps réel, dès son apparition à l’écran. Cette offre d’Admo.tv peut être comparée à un Google Analytics consacrée à la télévision. La plate-forme est en SaaS et s’adapte à tous les terminaux.

 

Comment votre offre vient compléter les statistiques offertes jusque-là aux annonceurs ?

La télévision, en plus d’être un média historique, reste encore indispensable aux annonceurs qui souhaitent bénéficier d’une diffusion en direct à l’échelle nationale. Aucun autre média ne permet de toucher quatre à cinq millions de personnes en même temps. Les pure players comme Meetic ou Blablacar l’ont bien compris et sont sortis des sphères du numérique pour communiquer aussi avec la télévision. Les données que ces annonceurs analysaient provenaient jusqu’à présent de Médiamétrie qui offre une vision du nombre de téléspectateurs chaîne par chaîne. Outre ces chiffres, les données GRP détaillent la pression publicitaire pour chaque cible socioprofessionnelle, soit le nombre moyen de contacts publicitaires touchés sur 100 individus de la cible visée. Admo.tv apporte une statistique supplémentaire pour analyser la performance des campagnes publicitaires : le drive to web, complémentaire aux deux premiers indices décrits. Nous exploitons le fait que le drive to web est un véritable miroir de la consommation télévisuelle. La corrélation entre le spot TV et les visites des sites en ligne est un nouvel indicateur décisif pour mesurer l’impact des différents messages publicitaires. In fine, l’objectif est d’adapter sa stratégie de communication pour obtenir de meilleures performances.

 

Cette offre d’Admo.tv peut être comparée à un Google Analytics consacrée à la télévision.

 

Qui sont aujourd’hui vos principaux clients ?

Nous travaillons avec des grands comptes dans tous types de secteurs comme l’assurance, de la banque ou de l’hôtellerie qui veulent comprendre ces mécanismes d’un genre nouveau. L’offre séduit aussi les primo-accédants à la publicité télévisuelle pour qui cet investissement d’envergure doit être synonyme de retombées concrètes. La pertinence d’une campagne sera mieux jugée avec l’utilisation de statistiques variées. Enfin, des pure players très attentifs à leur nombre de visiteurs en ligne nous sollicitent régulièrement. Grâce à notre garantie de précision pour l’ensemble de nos mesures, notre offre rompt avec ce qu’il se fait par ailleurs. L’intégralité de nos contrats ont été reconduits : les clients d’Admo.tv sont satisfaits et nous font confiance.

 

Quels sont vos prochains chantiers ?

Notre volonté est d’asseoir Admo.tv comme le leader français de son marché courant 2017. Avant la fin de l’année prochaine, nous voulons également ouvrir deux bureaux à l’international. Le drive to web est une notion récente, qui date d’à peine deux ans. Ses potentialités restent importantes et nous allons continuer à les explorer. Au global, la concurrence directe est constituée de quatre à cinq acteurs, mais nous n’avons pas la même approche.

 

 

Propos recueillis par Thomas Bastin

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